COURS DE THERMODYNAMIQUE
COURS DE THERMODYNAMIQUE
COURS DE THERMODYNAMIQUE
1. Systèmes thermodynamiques1.1. Variables d'état
1.2. Lois d'état
1.3. Transformation thermodynamique
2. Principes de la thermodynamique
2.1. Principe zéro (principe de l'équilibre thermique)
2.2. Principe premier (principe de conservation de l'énergie)
2.3. Principe deuxième (principe d'évolution)
2.4. Principe troisième (principe de Nernst)
3. Capacités calorifiques
4. Énergie interne
4.1. Travail des forces mécaniques
4.2. Enthalpie
4.3. Équation de Laplace
4.4. Coefficients thermoélastiques
5. Chaleur
5.1. Entropie
6. Relations de Maxwell
6.1. Énergie libre
6.2. Énthalpie libre
7. Équation de continuité
7.1. Loi de Fourier
7.2. Equation de diffusion de la chaleur
8. Rayonnement thermique
8.1. Loi de Stefan-Boltzmann
8.2. Loi de Planck
8.2.1. Première loi de Wien
8.2.2. Deuxième loi de Wien
Les objectifs principaux de la thermodynamique sont:
1. Avec un minimum de variables de pouvoir déterminer l'état et les échanges énergétiques d'un système sous des contraintes prédéfinies et souvent considérées comme idéales... (il y a peu près une différence de 5% entre les valeurs théoriques et celles mesurées)
2. De trouver les "variables d'état", telles que ces différentes informations puissent être obtenues en ne connaissant dans l'idéal que l'état final et initial du système.
3. De se débrouiller à ramener les équations toujours à une forme mettant en évidence des variables (variations) facilement mesurables dans la pratique.
Nous verrons plus loin que tout système peut au point de vue énergétique être décrit par:
- Son volume, sa masse, sa pression, sa température,...
- Son énergie potentielle, son énergie cinétique, son potentiel chimique,...
- Ses propriétés physiques comme la capacité à absorber la chaleur, à irradier, ...
VARIABLES THERMODYNAMIQUES
En thermodynamique il existe plusieurs concepts majeurs très utiles suivant le type de système maintenu ou laissé en libre évolution étudié et les moyens de mesure à disposition.Nous souhaitons ici donner les définitions des plus importantes et nous démontrerons si possible leur provenance plus tard sachant qu'il est très difficile d'avoir une présentation purement linéaire de la thermodynamique.
Définitions:
D1. Un "système" est un corps ou un groupe de corps subissant ou non des évolutions et qui constitue un ensemble bien défini et bien délimité dans l'espace et entouré par le milieu extérieur. L'ensemble système/milieu extérieur est dénommé "univers".
D2. Le "travail", noté W , est l'énergie associée à la valeur ou au changement de la dynamique d'un système par l'agissement de forces mécaniques diverses (d'où le choix du terme "travail"...).
D3. La "chaleur", notée Q, est l'énergie associée à la valeur ou au changement de la dynamique d'un système dû à l'agitation moyenne des molécules (énergie cinétique moyenne).
D4. "L'énergie totale" d'un système, notée E, est la somme de toutes les énergies qui spécifient ce système par rapport à son centre de masse (moment d'inertie, de masse, énergie cinétique interne,...) et aussi (!) par rapport à un référentiel extérieur (énergie cinétique, énergie potentielle, rayonnement entrant).
D5. "L'énergie interne" d'un système, notée U, est la somme de toutes les types d'énergies internes qui le distinguent uniquement par rapport à son centre de masse tel que le travail W échangé avec l'extérieur, la chaleur Q échangée (énergie cinétique moyenne interne), l'énergie de masse (relativiste, nucléaire), le moment d'inertie...
D6. "L'entropie", notée S, permet de quantifier la qualité et le sens d'évolution de l'énergie d'un système. Nous démontrerons que l'entropie d'un système isolé ne peut que croître.
D7. "L'enthalpie", notée H, est la quantité de chaleur, reçue par un système qui évolue à pression constante (isobare). En chimie ce concept est très utile car dans une transformation chimique une partie de l'énergie injectée aura juste servie à repousser l'atmosphère ambiante lors du changement de volume dans la transformation. Ainsi, l'enthalpie rajoute à l'énergie interne U un terme correctif prenant en compte l'énergie emmagasinée/perdue par la pression environnante qui compresse le système (s'il est compressible...).
D8. "L'énergie libre" ou "énergie de Helmholtz", notée F, caractérise la fraction d'énergie interne utilisable. Elle est simplement la différence entre l'énergie interne et l'énergie calorique dissipée à cause de l'entropie à une température donnée.
D9. "L'enthalpie libre" ou "énergie libre de Gibbs", notée G, caractérise la fraction d'enthalpie disponible. Elle est simplement la différence entre l'enthalpie et l'énergie calorifique dissipée à cause de l'entropie à une température donnée.
Pour résumer, dans l'ordre d'apparition et d'importance nous avons les types d'énergie suivant:
Symbole | Légende |
W | travail |
Q | chaleur |
P | pression |
T | température absolue |
V | volume |
E | énergie totale |
U | énergie interne |
S | entropie |
H | enthalpie |
F | énergie libre |
G | enthalpie libre |
Tableau: 331
- Différentes grandeurs thermodynamiques
(33.1)
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(33.2)
Indiquons que nous ne reviendrons pas sur le concepte
de température T qui
est comme nous l'avons vu en Mécanique Des Milieux Continus (théorème
du Viriel) et en Mécanique Statistique (rayonnement du corps
noir), un paramètre
qui permet de relier avantageusement le mouvement moyen de différents
corps avec leur énergie cinétique moyenne (sous-entendu leur "excitation" ou "désordre")
ou respectivement le rayonnement de certains corps avec leur énergie
d'émission.
Mais rappelons quand même l'origine du zéro Kelvin car c'est
une question redondante sur le web:
Nous avons démontré dans le chapitre de Mécanique
des Milieux Continus qu'à pression P constante
(système "isobare"),
le volume d'une quantité fixée de gaz parfait est
proportionnel à la
température absolue. C'est la "loi
de Gay-Lussac" (dans le cas des gaz parfaits...!):
et nous y avons alors mentionné que les mesures
expérimentales donnent alors une droite, qui extrapolée (un peu
brutalement...) dans les valeurs négatives de la température
en Celsius donne un volume nul pour un gaz parfait (en négligeant
les aspect quantique à cette frontière...) à une température
systèmatiquement de -273.15 [°C]
:
(33.2)
d'où le choix confortable de poser le 0 [°K]
à cette valeur et de redéfinir une nouvelle échelle de température.
Par ailleurs, une difficulté est de parler
de variation de température lorsque par exemple nous étudions
la sensibilité
de l'eau a passer de la phase gazeuse à la phase liquide.
Nous observons
effectivement expérimentale qu'il suffit dans des conditions
idéales de laboratoire de passer de -0.1 °C à +0.1 °C
pour observer le passage de changement qualitatif de l'eau de
l'état solide
à liquide. Parler alors de sensibilité en % de
température
est difficile avec l'échelle traditionelle dans le cas
présent.
Mais si nous parlons en échelle absolue alors cela correspond
au passe d'une température de 273.05 à 273.25 [°K],
soit une sensibilité de transitiation de phase pour l'eau
de 0.1% en température autout de sont point de fusion.
SYSTÈMES THERMODYNAMIQUES
D'une manière générale, un système thermodynamique est l'ensemble des corps situés à l'intérieur d'une surface fermée imaginaire et souvent considérée comme extensible sans perdition d'énergie que nous appelons "frontière".La frontière peut aussi sous indication de ses caractéristiques être matérielle!
Signalons que la frontière peut se limiter à une surface élémentaire dS associée avec son vecteur normal enveloppant une particule fluide (voir le chapitre de Génie Météo pour un bon exemple!). Nous l'appelons dans ce cas "frontière particulaire".
Il est souvent intéressant en thermodynamique, de faire le bilan des énergies qui sont transférées entre le système thermodynamique et le milieu extérieur, c'est-à-dire de considérer tout ce qui traverse la frontière.
Les principaux transferts (mais pas les seuls!) susceptibles d'être opérés sont:
1. Le "transfert-travail" W : Travail (mécanique) macroscopique ordonné effectué par une force sur une distance. Quand aucun transfert-travail (énergie) n'est opéré à l'échelle macroscopique, le système est dit "système sans travail".
2. Le "transfert-chaleur" Q : Énergie provenant de la variation du nombre de micro-états à l'échelle microscopique. Quand aucun transfert-chaleur (énergie) n'est opéré à l'échelle microscopique, le système est dit "système adiabate".
3. Le "transfert de masse" M : Masse injectée dans de le système. Quand aucun transfert de masse n'est opéré, le système est dit "système fermé".
Définitions:
D1. Un "système isolé" ne peut échanger ni travail, ni chaleur, ni masse avec le milieu extérieur.
D2. Un "système ouvert" peut échanger du travail, de la chaleur et de la masse avec le milieu extérieur.
D3. Un "système fermé" peut échanger du travail et de la chaleur mais pas de matière avec le milieu extérieur.
Remarques:
R1.
Certains systèmes voient le bilan des actions extérieures
qui leurs sont appliquées nul. Ils sont alors dit "pseudo-isolés".
R2. Nous parlons de "système homogène" si la nature de des constituants est égale en tout point, alors qu'il est un "système uniforme" ou "système isotrope" si ses caractéristiques sont égales en tout point.
R2. Nous parlons de "système homogène" si la nature de des constituants est égale en tout point, alors qu'il est un "système uniforme" ou "système isotrope" si ses caractéristiques sont égales en tout point.
TRANSFORMATIONS THERMODYNAMIQUES
Une "transformation thermodynamique" est l'opération au cours de laquelle l'état du système se modifie en passant d'un état initial à un état final.Nous en distinguons au moins de deux types:
1. La "transformation thermodynamique quasistatique" qui amène un système d'un état initial à un état final à travers une succession d'états qui sont exclusivement des états d'équilibre.
2.. Les transformations où toutes les variables d'état changent simultanément appelées "transformations polytropiques".
Il est possible que certaines variables restent constantes lors d'une transformation thermodynamique, dans ce cas nous utilisons une dénomination bien spécifique:
Symbole | Légende | Dénomination |
P | pression | isobare |
T | température | isotherme |
V | volume | isochore |
U | énergie interne | isoénergétique |
S | entropie | isentropique |
H | enthalpie | isenthalpique |
Q | chaleur | adiabatique |
G | enthalpie libre | extensive |
Tableau: 332
- Dénomination des grandeurs constantes
Remarque: Les études
isobares sont d'un intérêt pratique important puisque
tous les systèmes en contact avec l'atmosphère sont
souvent, à l'équilibre, naturellement ou de manière
forcée à pression
constante (c'est-à-dire à la même pression que l'atmosphère environnante!)
dans les laboratoires.
Nous distinguons également deux cycles de transformations thermodynamiques
principaux qui sont:1. Le "cycle thermodynamique fermé" : le système décrit une suite de transformations telle que l'état final et l'état initial de la transformation est identique et que la quantité et les propriétés des éléments participants au cycle sont toujours les mêmes.
2. Le "cycle thermodynamique ouvert" : le système décrit une suite de transformations telle que l'état final et l'état initial de la transformation est identique et que la quantité et les propriétés des éléments participants au cycle ne sont pas toujours les mêmes
VARIABLES THERMODYNAMIQUES
Définition: "L'état thermodynamique" d'un système est l'ensemble des propriétés qui le caractérisent, indépendamment de la forme de sa frontière. Les variables qui décrivent l'état du système en ne connaissant que l'état final et initial de celui-ci sont appelées principalement "fonctions d'état" ou fréquemment "variables d'état" et encore parfois "grandeurs d'état"....
Remarque: Certaines
fonctions d'état jouent un rôle
particulier dans la définition des états d'équilibre
d'un système. Ce sont des grandeurs accessibles, à l'échelle
macroscopique, directement ou indirectement grâce à des
instruments de mesure. Ces fonctions d'état particulières
(comme la pression, la température, le volume, etc.) sont appelées
"variables d'état
d'équilibre
d'un système thermodynamique".
La définition précédente
suppose implicitement l'existence d'un état et des variables d'état,
c'est-à-dire que les grandeurs caractéristiques du système sont
définies (ou théoriquement accessibles dans le sens de la mesure)
à tout instant et en tout point du système. Ceci est loin d'être
évident si nous considérons des évolutions rapides telles que chose
ou explosions.Cette difficulté peut être éludée en se retranchant sur "l'hypothèse de l'état local" : Nous supposons qu'à tout instant, les grandeurs caractéristiques ont localement les mêmes expressions que dans une configuration stationnaire, ce qui sous entend que les temps nécessaires aux changements d'état sont négligeables devant les durées caractéristiques de l'évolution.
Le choix des variables d'état dépend de la nature du problème traité. Nous pouvons néanmoins séparer l'ensemble de ces variables d'état en :
1. Des variables d'état dites "grandeurs extensives", proportionnelles à la quantité de matière et donc du nombre d'atomes/molécules du système servant à les définir (donc elles sont additives). C'est typiquement le cas de la masse, le volume, l'entropie,...
2. Des variables d'état dites "grandeurs intensives", indépendantes de la quantité de matière (donc par extension, non additives). C'est typiquement le cas de la pression, la température, ...
D'une manière générale, une variable intensive dépend du point envisagé dans le système étudié (température, concentrations, peuvent varier d'un point à l'autre) alors que la grandeur extensive est définie sur la globalité du système.
Montrons maintenant avec un exemple particulier que le rapport de deux variables extensives est une grandeur intensive. Pour cela, rappelons la loi des gaz parfaits (cf. chapitre de Mécanique Des Milieux Continus):
Les variables d'état possèdent
par ailleurs une propriété particulière :
leurs variations ne dépendent pas de la nature de la transformation
qui affecte le système mais uniquement de l'état
final et initial du système à l'équilibre
(ce qui est très utile en pratique...!). Il s'agit du concept
d'intégrale
de chemin que nous avons déjà traité en détails
dans le chapitre de Mécanique
Classique et de Calcul Différentiel et Intégral.
Citons les grandeurs extensives et intensives les
plus courantes en thermodynamique:
Symbole | Légende | Grandeur |
P | pression | intensive |
T | température | intensive |
V | volume | extensive |
E | énergie totale | extensive |
U | énergie interne | extensive |
S | entropie | extensive |
H | enthalpie | extensive |
F | énergie libre | extensive |
G | enthalpie libre | extensive |
Tableau: 333
- Grandeurs extensives et intensives courantes
A l'opposée, le travail W et la chaleur Q ne
sont pas des variables d'état car elles dépendent
de la nature de la transformation. Néanmoins
il existe des cas particuliers où la chaleur et le travail
ne dépendent
plus du chemin suivi lorsque les transformations s'effectuent
soit à pression constante, soit à volume
constant (nous verrons cela plus loin).PHASES
Définition: Un système dans lequel les différentes grandeurs intensives varient de façon continue constitue une "phase".Nous pouvons donc considérer que toute grandeur intensive dépend des coordonnées du point envisagé : le système est constitué par une seule phase si la grandeur intensive est continue dans tout le système. C'est le cas des gaz, des liquides et de certains solides constituant des solutions solides.
Si la grandeur intensive présente une discontinuité (ou plusieurs), le système est dit "polyphasique". Cependant, si les grandeurs intensives ont même valeur en tout point du système, la phase est dite "phase uniforme" : le système a alors même température, pression, composition en chacun de ses points.
Pour un système homogène, il peut être commode de ramener les variables extensives à l'unité de masse. Nous parlons alors de "grandeurs massiques" (ou "spécifiques"), généralement notées en minuscules.
Nous utilisons si possible pour éviter toute confusion les règles de notation suivantes :
- Toute grandeur non massique est représentée par une lettre latine majuscule
- Toute grandeur massique (très utilisée en chimie!) est représentée par une lettre latine minuscule
Dans le cas contraire nous spécifierons de quel type de variable il s'agit.
Principe De La Thermodynamique
Les principes de la thermodynamique sont les briques de la mécanique énergétique ou thermique. Chaque principe implique une grande quantité de concepts que nous essaierons de présenter et définir au mieux. C'est la partie "sensible" de ce domaine de la physique.La thermodynamique est basée sur quatre principes fondamentaux (dont certains sont démontrables):
P0. Le "principe zéro de la thermodynamique" ou "principe de l'équilibre thermique" est définie par le fait que si deux systèmes thermodynamiques 1 et 2 sont en équilibre thermodynamique avec un troisième 3, ils sont eux-mêmes en équilibre thermodynamique (il s'agit d'une assertion dans le langage de la théorie de la démonstration).
Donc si deux corps en contact sont en équilibre thermique, ils ont la même température. Deux corps à même température en contact sont en équilibre thermique.
Remarque: Nous avons utilisé ce principe implicitement
(lorsque nous avons énoncé que l'état d'équilibre était le plus
probable) dans le chapitre de Mécanique
Statistique pour démontrer la loi de Boltzmann.
P1. Le "premier
principe de la thermodynamique" ou "principe
de conservation" concerne le caractère conservatif
de l'énergie et énonce qu'au cours d'une transformation
quelconque d'un système, la variation de
son énergie totale est à la somme des variations de tous
les types d'énergie le définissant:
Si le système est isolé la varition
d'énergie
totale sera bien évidement toujours nulle!
Bien évidemment, lorsque le système étudié
(le conteneur et son contenu) considéré est dans
le même référentiel que l'observateur il ne
nous reste plus que le terme de variation d'énergie interne:
Remarque: Ce
principe est démontrable si nous acceptons le théorème de Noether
(cf. chapitre Principes) d'invariance dans le temps dans des lois
de la physique comme un
principe supérieur.
P2. Le "deuxième
principe de la thermodynamique" appelé aussi "principe
de Carnot-Clausius" ou encore "principe
d'évolution" concerne
le caractère d'irréversibilité et est associée au concept d'entropie.
Ce principe énonce que la chaleur ne peut passer d'elle-même
que d'un corps chaud à
un corps moins chaud (ou qu'un corps va inexorablement refroidir).
L'opération
inverse nécessitant
l'apport de travail mécanique pris sur le système extérieur
ce qui est donné par la relation (démontrée
un peu plus loin):
Remarque: Nous
démontrerons à peu près.... cette relation plus loin en
utilisant la loi de Boltzmann sur l'accès à l'information
dans un système vue dans le chapitre de Mécanique
Statistique.
P3.
Le "troisième principe de la thermodynamique" ou "principe
de Nernst" concerne les propriétés de la matière
dans le voisinage du zéro
absolu et énonce qu'à la limite du zéro
absolu,
température
qui ne saurait être atteinte (cf. chapitre
de Physique Quantique Ondulatoire), l'entropie d'équilibre
d'un système tend vers une constante indépendante
des autres paramètres intensifs, constante qui est prise
nulle.Démonstration: Il s'agit du "théorème de Nernst" dont le résultat formel est simplement basé sur le deuxième principe donnant l'entropie (cf. chapitre de Mécanique Statistique):
Cependant, au sens quantique, nous avons vu dans le chapitre de Physique Quantique Ondulatoire que les particules possèdent toujours une quantité de mouvement non nulle d'après les relations d'incertitudes de Heisenberg et que selon les distributions de Fermi-Dirac et de Bose-Einstein (cf. chapitre de Mécanique Statistique), qu'il y a quand même différents niveaux d'énergie lorsque nous prenons en compte le principe d'exclusion de Pauli. D'où l'émergence de la thermodynamique quantique.
CAPACITÉS CALORIFIQUES
Dans une transformation donnée, un apportDéfinition: Nous appelons "capacité calorifique" (ou "capacité calorique", ou encore "capacité thermique" ou enfin "chaleur spécifique"....) C du système, la quantité :
La capacité calorifique est donc de par ses
unités, l'énergie qu'il faut apporter à un
corps pour augmenter sa température de 1 degré Kelvin.
C'est une grandeur
extensive (plus la quantité de
matière est importante plus la capacité thermique
est grande).
Dans le cas d'un gaz parfait, nous admettrons que
la totalité de la chaleur échangée (énergie)
est mise sous forme d'énergie cinétique
des atomes ou molécules (énergie thermique), donc
nous pouvons alors écrire:
Remarque: Cette capacité n'est pas constante. Elle
dépend
bien évidemment elle-même de la température
et du matériaux/fluide considéré défini par
le nombre de degrés de libertés qui change en
fonction des atomes/molécules
(ce qui explique la différence de capacité calorifique
entre les gaz monoatomiques et les autres).
En thermodynamique, il faut
aussi toujours préciser quelle est la transformation considérée
car Il est alors assez intuitif que la chaleur spécifique à pression constantes est toujours strictement plus grande que la chaleur spécifique à volume constant. Nous démontrerons d'ailleurs plus bas que nous avons même précisément pour un gaz parfait:
Nous avons donc bien évidemment par extension la relation très utile en pratique:
où c est la capacité calorifique
polytropique massique.
Nous avons donc dans un système sans échange de travail mécanique mais uniquement de chaleur:
La fraction précédent peut aussi s'exprimer comme le débit volumique d'un fluide
Nous retrouvons aussi cette relation parfois dans la littérature sous la forme suivant:
Dans certaines transformations, nous avons un apport ou un retrait de chaleur alors que la température du système reste constante (par exemple dans les transformations de changement de phase d'un corps). Cela provient d'un autre phénomène:
Définition: "L'enthalpie de changement d'état" ou "chaleur latente", notée L et donnée en joules par kilogramme, correspond à la quantité de chaleur nécessaire à l'unité de quantité de matière ou de masse d'un corps pour qu'il change d'état. C'est une valeur très importante en pratique pour effectuer des calculs.
Nous avons donc bien évidemment par extension la relation très utile en pratique:
Remarque: Pour
le passage de l'état
liquide à l'état de vapeur nous parlerons "d'enthalpie
de vaporisation".
L'enthalpie échangée lors du changement d'état
résulte de la modification (rupture ou établissement)
de liaisons interatomiques ou intermoléculaires. Il existe
trois états physiques principaux pour tout corps pur: l'état
solide, l'état liquide et l'état gazeux. Les liaisons
sont plus fortes dans l'état solide que dans l'état
liquide et ces liaisons sont quasi-absentes dans l'état
gazeux. Il existe comme nous le savons déjà un quatrième état
obtenu à très
haute température où la matière se trouve
sous la forme d'un plasma d'ions et d'électrons (cf.
chapitre de Mécanique des Milieux Continus).Nous différencions trois modes d'échange de chaleur :
1. La "convection" : fluide venant alternativement au contact d'un corps chaud et d'un corps froid (phénomène typique des mouvements de l'atmosphère terrestre).
2. Le "rayonnement" : un corps à température donnée émet un rayonnement électromagnétique susceptible d'être absorbé par un autre corps.
3. La "conduction" : le transfert d'énergie se produit des zones chaudes vers les zones froides par collision des particules les plus excités (zone chaude) avec les particules voisines moins excitées et ainsi de suite de proche en proche.
ÉNERGIE INTERNE
Dans le chapitre de Mécanique Classique, nous avons vu (deuxième théorème de König) que l'énergie totale d'un corps par rapport à un référentiel galiléen extérieur R' au centre de masse était donnée par la somme de l'énergie cinétique et potentielle par rapport à ce même référentiel, additionné de l'énergie cinétique et potentielle de ce même corps par rapport au référentiel assimilé à son centre de masse R (référentiel barycentrique).
Ce que nous écrivons sous la forme :
Sous une forme plus simplifiée, la relation précédente s'écrit traditionnellement en thermodynamique :
En règle générale, les systèmes étudiés en thermodynamique sont globalement au repos (
En conséquence des ces simplification la loi de conservation de l'énergie, ou premier principe de la thermodynamique, se réduit comme nous l'avons déjà mentionné à l'énergie interne tel que:
Remarque: L'énergie interne U n'est souvent
donnée
qu'à une constante additive près, c'est la raison
pour laquelle certains l'appelle à juste titre "surénergie
interne". Comme nous l'avons démontré dans
le chapitre de Mécanique
Classique, l'énergie totale d'un système, est
la somme des énergies élémentaires de
celui-ci. Ainsi, l'énergie interne est une grandeur extensive.
Considérons maintenant
un système décrit par les variables d'état
thermodynamiques Dans une transformation élémentaire
TRAVAIL DES FORCES MÉCANIQUES
Rappelons maintenant que nous avons vu dans le chapitre de Mécanique Classique que par définition, le travail est donné par une force sur une distance (quelque soit l'origine de cette force : mécanique, rayonnante, nucléaire, etc.). Il s'ensuite donc la relation très importante en thermodynamique:Bien évidemment, si la variation de volume est nulle ou la pression est nulle... la variation de l'énergie dû au travail des forces de pression sera alors nul....
A l'équilibre, la pression P est prise comme étant celle du système considéré (pression interne) soit celle de l'atmosphère environnante puisque la pression est alors égale (sinon il n'y aurait pas équilibre...).
De même, la variation de volume est prise comme étant soit celle du système considéré (volume propre) soit la variation de l'atmophère environnant puisque de toute manière la variation de volume sera la même pour les deux!
De plus, nous voyons que le chemin intervient dans cette expression du travail et donc celui-ci est une grandeur qui dépend du chemin parcouru (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral). Ceci implique que nous devons écrire
Ce résultat à une implication directe sur l'expression de la variation de chaleur pour laquelle le théorème du Viriel (cf. chapitre de Mécanique des milieux continus), que celle-ci est donnée par son agitation thermique. Il convient de rappeler que cette agitation est donnée par l'énergie cinétique moyenne et que l'énergie cinétique existe de par l'application d'une force sur une distance pour chaque particule. Ainsi, la chaleur est elle aussi une différentielle inexacte
Finalement, nous avons dans le cas d'un fluide (liquide ou gazeux) ayant une variation d'énergie interne polytropique:
Sauf systèmes particuliers (piles, accumulateurs,...) la seule énergie échangée est le travail des forces de pression de sorte que nous ayons plus que:
et alors nous pouvons à loisir écrire dW au
lieu d'utiliser la différentielle inexacte puisque ce travail
est dépendant que d'une variable d'état (la notation dW étant
souvent utilisée en physique dans ce cas)!
Par ailleurs la plupart des
systèmes étudiés sont par hypothèse, à l'équilibre, à la
même pression interne que la pression extérieure
(atmosphère
environnante). Ce qui nous autorise dans ce cas particulier à écrire: (33.43)
ENTHALPIE
Considérons le cas isobare très courant dans les laboratoires de chimie puisque les bechers sont ouverts à l'atmosphère ambiante. Si nous ne considérons une telle situation, nous avons alors la variation d'énergie interne :La quantité de chaleur
où nous définissons donc un nouvelle
fonction d'état
commode, "l'enthalpie"
H (grandeur extensive) dans une transformation isobare
comme donnée
par:
où n est le nombre de moles internes
au gaz parfait subissant le changement de volume! Nous voyons
par ailleurs que si la pression environnante est nulle, l'enthalpie
est égale
à l'énergie interne. Le fait qu'il y ait des forces
de pressions extérieures (ou intérieures) rajoute
une énergie au système qui
définit donc le concept d'enthalpie!
La relation antéprécédente exprime donc le fait que
lorsqu'un système évolue à pression
constante, la chaleure reçue (ou échangée
par le système avec le milieu extérieur) est égale à sa
variation d'enthalpie.
Il vient également avec cette définition un nouvelle
écriture possible pour la capacité calorifique à pression constante
très fréquemment utilisée en chimie:
De manière plus explicite nous avons encore
pour la relation antéprécédente en utilisant la loi des gaz parfaits:
où pour rappel (cf.
chapitre de Mécanique de Milieux Continus) le nombre
de degrés de liberté ddl pour
un gaz parfait monoatomique est de 3. Le dernier terme de cette
relation n'état évidemment pas valable pour les fluides.
Parfois, nous écrivons évidemment également
la définition
de l'enthalpie sous la forme d'une variation tel que:
dans le cas particulier d'application au domaines
de validité des gaz parfaits (cf.
chapitre de Mécanique Des Milieux Continus) en ce
qui concerne le dernier terme.
Il est
important de se souvenir que le terme PV dans les relations
précédentes représente le travail des forces
de pression de l'atmosphère environnante sur le système
ou, par équivalence, respectivement du système sur
l'atmosphère
environnante qui l'entoure. Mais la variable n est toujours
le nombre de moles du gaz parfait du système étudié et
non pas de l'atmosphère environnante.
L'enthalpie
est un concept énormément utilisée en chimie
thermique (voir chapitre de même nom) et nous l'utiliserons
sans cesse lors de son étude.Dans la pratique il est cependant difficile (voir impossible) de connaître l'énergie interne. Nous calculons alors plutôt la relation suivante pour une mole (n valant alors 1) de gaz parfait:
Prenons une unité de volume molaire de gaz parfait aux conditions normales de température et de pression (quelque soit ce gaz parfait, son volume molaire sera dans ces conditions toujours de 24 litres selon la loi des gaz parfaits!).
Le travail des forces de pression qui ont été nécessaires pour amener ce gaz parfait aux conditions susmentionnées est alors de:
L'énergie interne sous forme de chaleur ET de travail mécanique que nous pourrions en théorie récupérer (le problème est de trouver comment...) de ce volume molaire est donné, pour un gaz monoatomique (voir plus bas pour la démonstration), par:
Pour l'eau, où nous ne pouvons utiliser que la première relation car la deuxième est valable que pour les gaz parfaits, le volume molaire étant 1'000 fois plus petit, nous pouvons en tirer une énergie que 1'000 fois plus petite (environ 2 [J]). Raison pour laquelle dans le cas des fluides, nous considérons qu'il n'y a aucune différence entre l'enthalpie et l'énergie interne.
Voyons maintenant d'autres implications théoriques des quelques éléments vus précédemment qui nous seront très utiles aussi bien en acoustique (cf. chapitre de Musique Mathématique) ou en mécanique des milieux continus (voir chapitre du même nom).
ÉQUATION DE LAPLACE
Nous avons démontré dans le chapitre de Mécanique Des Milieux Continus avec le théorème du Viriel que l'énergie interne (énergie cinétique) d'un gaz parfait monoatomique était donnée par:
Il vient alors:
Ainsi:
Ainsi nous avons aussi l'information qui peut être utile dans l'industrie:
COEFFICIENTS THERMOELASTIQUES
Si nous différencions V(P,T) nous avons (cf. chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):Ainsi, nous avons:
Les données des coefficients thermoélastiques (mesurés expérimentalement) doivent permettre de remonter à l'équation d'état par intégration de V(P,T), ce qui est licite, puisque V est une fonction d'état. Dans le cas du gaz parfait par exemple, nous pouvons écrire par intuition des dimensions des constantes:
Nous avons ainsi les trois coefficients très utilisés dans la pratique:
1. Coefficient de compressibilité isotherme.
2. Coefficient de compressibilité (ou de dilatation) isobare
3. Coefficient d'augmentation de pression isochore
Nous retrouverons ces coefficients lors de notre étude des mouvements de convections en météorologie.
CHALEUR
Avant de continuer, il va à tout prix nous falloir éliminer une deux des plus grandes difficultés dans la bonne compréhension de la thermodynamique (mis à part celle de la différenciation entre les différentielles totales exactes et inexactes qui a déjà été réglée dans le chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral) :
- La différence entre la chaleur et la température
- La différence entre l'énergie-travail et l'énergie-chaleur
Comme nous l'avons vu dans le chapitre de Mécanique Des Milieux Continus, la température caractérise un état d'équilibre thermodynamique et traduit l'existence d'une agitation thermique (théorème du Viriel) et elle peut varier lorsque l'extérieur fournit un travail
Considérons un système thermodynamique à l'équilibre, et écrivons son énergie E sous la forme statistique (espérance de la variable aléatoire de l'énergie d'un micro-état i de probabilité
Si au cours de cette transformation infinitésimale, le système reçoit le travail
Examinons d'abord le cas d'une transformation dans laquelle le système reçoit seulement de la chaleur :
Cela explique la confusion fréquente entre ces deux concepts très différents que sont température et chaleur. Cette confusion est accentuée par le décalage entre le langage quotidien et la terminologie scientifique. Dans le langage quotidien, lorsque nous parlons de chaleur d'un corps, nous affirmons en réalité que sa température est élevée. La confusion regrettable parce que la notion de chaleur est bien présente en physique, mais que sa signification est autre.
Ainsi, chauffer un système, c'est lui fournir de la chaleur, c'est augmenter son énergie interne (le nombre de micro-états de haute énergie) par des moyens qui ne sont pas purement mécaniques. La chaleur est donc une forme d'énergie particulière!
ENTROPIE
Un système macroscopique isolé tend vers l'équilibre. Il l'atteinte en un temps fini (qui peut être extrêmement grand). L'état d'équilibre est unique: les exceptions à cette affirmation sont trop spéciales pour mériter une digression.L'existence même d'un état d'équilibre est fondamentale pour la thermodynamique. Cependant, le processus de marche à l'équilibre ne résulte pas d'un dogme: il ne doit pas en exister en physique! Comme toute autre loi, il est soumis à vérification et doit être analysé. Une question, notamment se pose: quelle est la contrepartie microscopique de la marche à l'équilibre, processus macroscopique.
Nous avons vu dans le chapitre de Mécanique Statistique que par définition: l'état d'équilibre qui est l'état qui correspond au plus grand nombre de configurations (micro-états) et est l'état le plus probable.
Ce qui nous avait amené à la relation suivante:
La question qui se pose alors en thermodynamique est: quelle est la constante qui permet de caractériser pour un gaz, fluide ou solide l'espérance mathématique du nombre des états.
Il vient alors en regardant toutes les relations qu'il existe en thermodynamique qu'une seule constante apparaît systématique dès qu'il s'agit de caractériser un état thermodynamique. Il s'agit de la constante de Boltzmann. Donc:
L'entropie est une grandeur extensive. Effectivement, nous avions montré que le choix du logarithme dans la loi de Boltzmann venait que l'entropie d'un macro-état était l'espérance sur de l'ensemble des micro-états:
Ce qui reste difficile maintenant c'est de savoir si l'énergie dans les unités de l'entropie provient du travail W, de la chaleur Q ou des deux? Au fait la réponse est simple car dans notre développement de la loi de Boltzmann, à aucun moment le système (idéal) étudié n'a fourni un travail. Donc la seule énergie mise en cause est celle de la chaleur.
Ainsi:
Ce qui signifie que l'entropie (espérance de l'information intrinsèque) dans un système en contact avec l'extérieur ne peut qu'augmenter ou rester constante.
Ce qui est important c'est que tout processus (non adiabatique) convertissant de l'énergie d'une forme à une autre dans un système isolé en perd obligatoirement une partie sous forme de chaleur.
En ce qui concerne l'Univers... toute la question est de savoir si il s'agit d'un système thermodynamique isolé ou non...
Nous avons alors la relation très utile en mécanique des fluides (et en cosmologie):
qui se nomme "identité
thermodynamique" relative
à l'énergie interne U ou encore "fonction
caractéristique d'un fluide à l'équilibre".
Cette dernière relation est souvent assimilée au
premeir principe de la thermodynamique pour des système fermés
dont la variation d'énergie potentielle et cinétique globale est
constante.
RELATIONS DE MAXWELL
Revenons dans un premier temps ce que nous avons déjà rappelé un peu plus haut mais en nous restreignant à deux variables. C'est-à-dire à la différentielle totale exacte:
Nous introduisons également une autre nouvelle quantité que nous appelons "enthalpie libre" (celle qui est réellement disponible dans le système) et qui sera donnée identiquement par:
Nous avons donc pour l'énergie libre la forme différentielle:
Nous remarquons que toutes ces équations sont toutes de la forme:
Maintenant voyons une relation qui nous sera utile en météorologie!:
Nous savons que la chaleur spécifique est donnée par définition à pression constante par:
équation de continuité
Considérons de manière générale un système ouvert, limité par une frontièreCe système, qui est représenté sur la figure ci-dessous est susceptible de transférer de l'énergie (ou de la masse) entre lui-même et l'extérieur. Ce système peut être inertiel ou non.
Soit une grandeur extensive A (comme la masse ou la charge). La grandeur quantitative correspondante est a (elle peut exprimer par exemple l'isotropie ou l'anisotropie du système).
(33.157)
Le taux de variation spatial de A est donné par la dérivée dA/dt. Les causes de variations de A peuvent être liées à deux phénomènes différents: les flux et les sources ou puits.
En comptant positivement ce qui entre dans le système, le flux de A à travers la frontière
-
-
Remarquons que, contrairement à l'acceptation usuelle en physique, le concept de flux contient déjà la dérivation par rapport au temps. Par ailleurs, afin d'alléger le texte, l'expression vecteur flux surfacique est réduite au terme flux dans tout ce qui suit.
Ce flux peut être décomposé en plusieurs flux, selon la relation:
Le terme
Le terme
Le terme
(33.164)
Si nous comptons positivement l'effet d'une source, le taux d'augmentation de A est donné par:
En tenant compte à la fois des flux et des sources, nous avons le taux de variation spatial de A:
Le taux de variation uniquement spatial de A est:
Comme la masse n'est pas susceptible d'être transférée par un phénomène de conduction (dans un cas classique (non quantique)), nous avons
Nous avons dès lors:
Le signe "-" est ici car nous avons défini le flux entrant comme étant positif. Il est possible que dans la littérature ainsi que sur ce site vous trouviez un "+" à la place de ce signe.
Il y a une autre forme beaucoup plus fréquente sous laquelle nous trouvons l'équation de continuité. Le lecteur aura remarqué que le terme
ÉQUATION DE LA CHALEUR
Appliquons maintenant ce résultat à la diffusion de la chaleur.Comme pour l'équation de conservation de la masse nous pouvons écrire pour la chaleur dans le cas d'absence de sources:
Une variation de température entraînant une variation de la quantité de chaleur est définie en première approximation par la loi physique suivante (cela découle de la définition de la chaleur spécifique massique aussi...):
Le signe "-" étant simplement dû au fait que le flux de chaleur va du plus chaud au plus froid et
En insérant les deux précédentes relations dans l'équation de conservation de la chaleur nous avons :
Il faut cependant toujours faire attention aux unités de
Donc sous forme totalement explicite nous avons en une dimension :
Remarques:
R1. Nous retrouverons cette équation dans le chapitre de Méthodes
Numériques pour introduire le lecteur au concept de résolution
d'équations différentielles par la méthode des éléments finis.
R2. C'est en étudiant cette équation que Fourier a introduit les séries et la transformée qui portent son nom, et qui sont devenues si importantes dans l'étude des phénomènes de propagation/diffusion.
R3. L'équation de diffusion se retrouve dans de nombreux domaines (thermodynamique, fluides, finance,...) et il existe une littérature considérable sur les différentes solutions de cette équation différentielle du second ordre.
Insistons sur le fait que toutes les relations du type:R2. C'est en étudiant cette équation que Fourier a introduit les séries et la transformée qui portent son nom, et qui sont devenues si importantes dans l'étude des phénomènes de propagation/diffusion.
R3. L'équation de diffusion se retrouve dans de nombreux domaines (thermodynamique, fluides, finance,...) et il existe une littérature considérable sur les différentes solutions de cette équation différentielle du second ordre.
Remarque: Cette équation
(du moins sa forme et donc l'étude de
sa résolution!) se retrouve dans des domaines inattendus comme
dans la diffraction en physique ondulatoire, dans l'équation de
Schrödinger en physique quantique, en finance dans l'équation de
Black & Scholes, en électrocinétique dans le domaine des résistances,
dans l'étude de la propagation des champs électromagnétiques dans
la matière, dans l'étude des réactions en chimie, en neutronique
nucléaire, etc.
Résolvons donc la forme générale de l'équation
de diffusion:Ce qui nous donne les deux équations simples:
Et alors direz-vous? Eh bien comme nous l'avons vu lors de notre étude des transformées de Fourier, la transformée de Fourier inverse est une somme infinie de fonctions trigonométriques réelles!
Ensuite dans la pratique pour résoudre cette équation sous sa forme, nous allons imposer un spectre de la température pour un temps donnée et faire la transformée de Fourier (c'est très théorique...).
Mais résolvons dans un cas simpliste mais réel: Lorsque deux extrémités d'un système de taille L sont maintenues à deux températures différentes
Rayonnement Thermique
L'étude du corps noir est à la base de la célèbre théorie de la physique quantique ondulatoire, un des piliers de la physique moderne. En effet, certains résultats expérimentaux ne pouvaient pas être expliqués sans l'introduction d'une nouvelle constante universelle : la fameuse constante de Planck.
Définition: Un "corps noir" (ou "récepteur intégral") est défini comme un corps ayant un "coefficient d'absorption énergétique"
Le premier principe de la thermodynamique établit une équivalence entre le travail et chaleur comme modes de transfert d'énergie entre un système et son environnement (et en fait le bilan au niveau de l'énergie interne). Nous nous intéressons ici à la chaleur, que nous pouvons définir comme "l'énergie qu'un corps communique à un autre à cause de leur différence de température".
La chaleur se communique d'un endroit à un autre de trois manières différentes comme nous en avons déjà fait mention plus haut :
1. Par conduction: c'est un transfert de chaleur dans ensemble de points matériels en contacts qui se fait sans mouvements macroscopiques, sous l'influence d'un gradient de température. La conduction est donc le résultat de collisions moléculaires. Nous l'observons principalement dans les solides: dans les métaux, elle fait intervenir les électrons libres qui les rendent bons conducteurs de chaleur. En revanche, dans les isolants, la conduction se fait mal. De là la forte correspondance entre les propriétés thermiques et électriques des solides.
2. Par convection: la convection implique le transport de la chaleur par une partie d'un fluide qui se mélange avec une autre particule. Elle prend sa source dans un transport macroscopique de matière et ne concerne donc pas les solides.
3. Par rayonnement: la conduction et la convection supposent la présence de matière. Le rayonnement, lui, permet un transfert d'énergie qui peut s'effectuer à travers le vide. Il s'agit ici de rayonnement électromagnétique. Soulignons que le rayonnement n'est pas un mode de transfert de chaleur mais d'énergie, celle-ci pouvant se transformer en chaleur au contact d'un corps.
Le rayonnement thermique émis par un corps porté à une certaine température résulte d'une conversion de l'énergie interne du corps en rayonnement. Inversement, l'absorption est la transformation de l'énergie incidente en énergie interne.
Lorsqu'une surface est soumise à un rayonnement absorbée, nous effectuons le bilan d'énergie selon la loi de Kirchhoff vue en photométrie :
Nous allons maintenant nous pencher sur les mécanismes d'absorption et d'émission et établir un lien entre chaleur et énergie rayonnante avant de nous intéresser directement au corps noir :
LOI DE STEFAN-BOLTZMANN
Nous avions défini lors de notre étude de la photométrie (cf. chapitre d'Optique Géométrique) le concept d'émittance (énergie irradiée par un corps non ponctuel par unité de surface) pour l'ensemble du spectre.Ce que nous avions omis de préciser cependant, c'est que pour qu'un corps rayonne (outre le fait qu'il puisse être lui-même éclairé par un autre corps) il faut qu'il soit chauffé (que l'on fournisse une énergie d'excitation aux constituants au corps en question - sous-entendu aux électrons).
Donc nous devrions pouvoir établir une relation entre la température d'un corps et son émittance.
En 1879, le physicien autrichien Stefan a pu établir expérimentalement que l'émittance totale
Rappelons également que (ceci sera démontré lors de notre démonstration de la loi de Planck) :
Remarque: En d'autres termes, la loi de Stefan établit que
la puissance totale rayonnée par unité de surface
dans le demi-espace libre du corps noir ("exitance
énergétique" du corps noir).
En 1884, Boltzmann à démontré
indirectement la loi de Stefan en se basant sur l'étude du corps
noir à l'équilibre thermique (où nous considérons que les bords
de la paroi du corps noir définissent les terminaisons des ondes
électromagnétiques) à partir de la théorie de l'électromagnétisme
et d'un raisonnement thermodynamique.Dans un premier temps, Boltzmann a déterminé qu'elle était la pression de radiation du rayonnement dans une telle enceinte (ou dans un tel corps).
Voici les développements qui l'ont mené à déterminer la pression de radiation P(T) à la température d'équilibre thermodynamique T pour la densité interne d'énergie
Rappelons l'expression de la "relation d'Einstein" que nous avons démontrée lors de notre étude de la relativité restreinte :
Ainsi, nous avons avant collision pour la quantité de mouvement :
Remarque: Nous supposons qu'après son rebond, le photon conserve
sa fréquence (ce qui nous amène à supposer que le corps noir comporte
des ondes stationnaires à l'équilibre thermodynamique).
Jusqu'à présent, nous avons
raisonné sur un photon mais l'enceinte contient un gaz de photons.
L'énergie interne volumique
Remarque: Nous précisons les unités car nous avons remarqué que
la suite posait parfois quelques problèmes de compréhension.
Nous considérons que pendant
un intervalle de temps dt,
le nombre de photons pouvant potentiellement frapper la surface
ds sous
un angle d'indice La relation entre
Nous voyons ci-dessus la correspondance qu'il y a entre la relation que nous avons posé au début et celle que nous venons d'obtenir :
Remarque: Les deux dernières relations nous donnent une information
fondamentale comme quoi tous les corps qui ne sont pas à zéro kelvin
(au zéro absolu) rayonnent!
M(T) et
Remarque: Lorsque nous étudierons la loi de Planck,
sera
noté R(T) afin de ne pas confondre la radiance
avec une densité d'énergie (car la notation peu malheureusement
porter à confusion)
Considérons maintenant
une chambre ou cavité isolée (comme une fournaise) en équilibre
thermique à une certaine température T.
Cette cavité sera sûrement remplie de rayonnement électromagnétique
de différentes longueurs d'onde. Supposons qu'il existe une
fonction de distribution M(T) dépendant
uniquement de la température.Logiquement, la quantité totale d'énergie électromagnétique, à toutes les longueurs d'onde, absorbée par les murs de la cavité doit être égale à celle émise par les murs autrement le corps formant la cavité verrait sa température changer. Kirchhoff raisonna que si le corps formant la cavité est fait de différents matériaux (se comportant donc de façon différente avec la température), l'équilibre entre radiation émise et radiation absorbée doit s'appliquer alors pour chaque longueur d'onde (ou domaine de longueur d'onde).
Nous voyons ainsi que M(T) est une fonction universelle, la même pour toutes les cavités sans égard à leur composition, leur géométrie ou la couleur de leur paroi. Kirchhoff ne donna pas cette fonction mais il fit remarquer qu'un corps parfaitement absorbant, c'est-à-dire un corps pour lequel
Il vient alors que le rayonnement emmagasiné en équilibre dans une cavité isolée en équilibre thermodynamique (comme le sont les étoiles) est à tous égards la même que celle émise par un corps parfaitement noir à la même température.
Evidemment, si la cavité est fermée, nous ne pouvons pas mesurer le courant d'énergie qui s'en échappe. Mais pratiquons un tout petit trou dans cette cavité (suffisamment petit pour ne pas perturber l'équilibre du rayonnement électromagnétique à l'intérieur), alors l'énergie électromagnétique s'échappant de ce petit trou est la même que celle émise par un corps parfaitement noir.
Cependant, aucun objet n'est réellement un corps noir. Le noir de charbon a un coefficient d'absorption très près de 1 mais seulement pour certaines fréquences (incluant, bien sûr, le visible). Son coefficient d'absorption est beaucoup plus petit dans l'infrarouge lointain. Tout de même, la plupart des objets s'approchent dans certaines gammes de fréquence. Le corps humain, par exemple, est presque un corps noir dans l'infrarouge (d'où les lunettes de nuit militaires...). Pour traiter les différents corps, appelés "corps gris", nous introduisons un facteur appelé "émissivité totale",
LOI DE PLANCK
Nous considérons maintenant le corps noir comme un système isolé à l'équilibre thermique, dans lequel le rayonnement est à l'état stationnaire et réfléchi totalement par les parois. Les photons peuvent être dès lors considérés comme des particules n'interagissant pas entre elles dans un puits de potentiel à parois rectiligne
Ainsi, identiquement à ce que nous avons vu dans le chapitre de Physique Quantique Ondulatoire, la résolution du problème est celui d'un puits de potentiel à parois rectilignes pour laquelle nous avions obtenu pour fonction d'onde :
Les conditions que nous avions imposées lors de notre étude de ce cas en physique quantique ondulatoire étaient trop restrictives (c'est la raison pour laquelle elles sont appelées "conditions aux limites strictes"). Effectivement, les atomes de la paroi absorbent et émettent le rayonnement quel que soit la manière dont le rayonnement est incident. Mais l'équilibre impose au moins qu'elles soient que les conditions aux limites soient périodiques de par la définition même de l'équilibre. C'est la raison pour laquelle nous imposons ce que nous appelons les "conditions au limites périodiques" :
- pour
- la fonction d'onde
- dans le corps noir,
- si aux extrémités (
Donc nous devons avoir :
Puisque les fonctions d'onde correspondantes dans le puits sont
Remarque: Nous constatons facilement que les écarts d'énergie
entre niveaux consécutifs sont d'autant plus faibles que
les dimensions du corps noir (assimilé à une boîte)
sont plus grandes; pour des dimensions macroscopiques, ces écarts
sont alors totalement inappréciables. Ce constat nous permettra
un peu plus loin de faire une petite approximation.
Explication : Pour un électron
(Les vecteurs
Remarque: Planck a proposé cette loi en 1900 sans connaître
la distribution statistique de Bose-Einstein ce qui est remarquable
expérimentalement parlant!
Si Ce qui nous donne :
qui n'est rien d'autre que la "première loi de Wien".
Nous pouvons également redémontrer la loi de Stefan (nous l'avons déjà fait en thermodynamique mais avec une autre démarche) mais en plus démontrer la provenance de la constante de Stefan-Boltzmann
Rappelons que d'abord que le flux énergétique (cf. chapitre d'Optique Géométrique) est entre autres donné par :
Déterminons pour quelle longueur fréquence, nous avons le maximum de densité d'énergie. En d'autres termes cela revient à chercher où la dérivée :
où a est appelée "constante de Wien".
Remarque: Cette relation est aussi parfois donnée dans la
littérature non pas par rapport à la fréquence
mais à la longueur d'onde.
Insistons sur le fait que
la loi de Planck n'est valable que dans les cas où le rayonnement
est à l'équilibre thermique. Cette restriction est
important dans la pratique, car la phénomènes d'émission
ou d'absorption de rayonnement par la matière se produisent
le plus souvent dans des conditions hors de l'équilibre :
dans le cas par exemple de l'éclairage par une lampe électrique
ou du chauffage électrique par rayonnement infrarouge, il
y a transformation irréversible (et donc hors d'équilibre)
d'énergie électrique en énergie de rayonnement;
de même, le rayonnement solaire est produit par les réactions
nucléaires qui ont lieur à l'intérieur du soleil
et qui consument peu à peu sa substance; au niveau microscopique
également, l'émission d'un photon par un atome excité
est très souvent un retour irréversible de l'atome
à son état fondamental (émission spontanée
hors d'équilibre). Dans le cas du corps noir, au contraire,
le rayonnement est confiné à l'intérieur d'une
enceint fermée (nous laissons éventuellement une fraction
négligeable de ce rayonnement s'échapper à
l'extérieur pour y être soumise aux mesures) et nous
pouvons ainsi parvenir à l'équilibre thermique avec
les parois.La loi de Planck que nous avons démontrée précédemment est parfaitement vérifiée par l'expérience dans tout le domaine des températures accessibles à ce jour :
(33.305)
Il est à noter que beaucoup de sources lumineuses émettent un flux lumineux qui ne suit pas la loi du corps noir (un filament d'ampoule, par exemple) et que la loi de Wien ne s'applique pas à eux. En revanche, il reste avéré qu'ils émettent à une longueur d'onde d'autant plus courte qu'ils sont chauds.
Il faut également garder à l'esprit que le flux lumineux provenant d'un objet n'est pas forcément de nature thermique ; autrement dit sa couleur ne renseigne pas toujours sur sa température. Par exemple, la couleur du ciel provient de lumière solaire bleue diffusée par l'air et non d'une hypothétique température de 15'000 [K]. De même un arbre est vert, non pas parce qu'il est à 8'000 [K], mais parce qu'il réfléchit la lumière verte qui compose la lumière du jour.
contenu en provenance du site sciences.ch
et
http://physique.coursgratuits.net
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