SÉRIES DE FOURIER ET FONCTIONS DE BESSEL - COURS SUR LES SUITES ET SÉRIES - Mathématiques
SÉRIES DE FOURIER
COURS SUR LES SUITES ET SÉRIES
1. Suites1.1. Suites arithmétiques
1.2. Suites harmoniques
1.3. Suites géométriques
1.4. Suites de Cauchy
1.5. Suite de Fibonacci
2. Séries
2.1. Séries de Gauss
2.1.1. Nombres et polynômes de Bernoulli
2.2. Séries arithmétiques
2.3. Séries géométriques
2.3.1. Fonction zêta et identité d'Euler
2.4. Séries de Taylor et MacLaurin
2.4.1. Séries de Taylor de fonctions à 2 variables réelles
2.4.2. Reste de Lagrange
2.5. Séries de Fourier
2.5.1. Coefficients de Fourier
2.5.2. Puissance d'un signal
2.5.3. Transformée de Fourier
2.6. Fonctions de Bessel
2.6.1. Fonction de Bessel d'ordre zéro
2.6.2. Fonction de Bessel d'ordre N
2.6.3. Fonction de Bessel-Neumann du second type d'ordre zéro
2.6.4. Équation différentielle de Bessel d'ordre N
3. Critères de convergence
3.1. Test de l'intégrale
3.2. Règle d'Alembert
3.3. Règle de Cauchy
3.4. Théorème de Leibniz
3.5. Convergence absolue
3.6. Théorème du point fixe
Nous appelons par définition "série
trigonométrique" une série de la forme:
(11.162)
ou sous une
forme plus compacte:
(11.163)
Les constantes
sont les coefficients de la série trigonométrique plus souvent
nommés
"coefficients de Fourier".
Remarque: Nous avions déjà fait mention
de ce type de série
lors de notre
étude des types de polynômes existants puisque les
séries de Fourier
ne sont au fait que des polynômes trigonométriques.
(cf.
chapitre de Calcul Algébrique). Par ailleurs, nous
avons vu comme exemple dans le chapitre d'Analyse Fonctionnelle
lors de notre étude du produit scalaire fonctionnel que
les fonctions sinus et cosinus constituaient les bases d'un espace
vectoriel.
Si la série converge, sa somme est une fonction périodique f(x)
de période
, étant donné que sin(nx) et cos(nx) sont des
fonctions périodiques de période
. De sorte que:
(11.164)
Posons maintenant le problème suivant : Nous nous donnons une
fonction connue, périodique quelconque f(x) continue
par morceaux de période .
Nous demandons s'il existe une série trigonométrique convergeant
vers f(x) moyennant des conditions sur cette série.Supposons maintenant que la fonction f(x), périodique et de période , puisse être effectivement représentée par une série trigonométrique convergent vers f(x) dans l'intervalle [0, T], c'est-à-dire qu'elle soit la somme de cette série:
(11.165)
Supposons
que l'intégrale de la fonction du premier membre de cette égalité
soit égale à la somme des intégrales des termes de la série ci-dessus.
Ceci aura lieu, par exemple, si nous supposons que la série trigonométrique
proposée converge absolument, c'est-à-dire que la série
numérique suivante converge (de par la propriété bornée des fonctions
trigonométriques):
(11.166)
La
série:
(11.167)
est alors majorable et peut être intégrée terme à terme
de 0 à
T (où )
ce qui nous permet de déterminer les différents
coefficients de Fourier. Mais avant de commencer exposons les
intégrales suivantes
qui nous très seront utiles par la suite:
(11.168)
Avec
et
Avec
et
Avant de continuer, démontrons la valeur que prennent ces six intégrales (suite à la demande des internautes). Mais d'abord, rappelons que comme alors et
1. Nous procédons en utilisant les relations trigonométriques remarquables (cf. chapitre de Trigonométrie) et les primitives des fonctions trigonométriques élémentaires (cf. chapitre de calcul Différentiel Et Intégral):
(11.169)
car comme nous l'avons vu en trigonométrie
et comme ,
les deux différences précédentes ont tous
les termes qui sont nuls tel que:
(11.170)
2. Pour la deuxième intégrale, nous procédons
selon les mêmes techniques et mêmes propriétés
des fonctions trigonométriques:
(11.171)
3. Et nous continuons ainsi pour la troisième, toujours
selon les mêmes propriétés:
(11.172)
4. Encore une fois selon les mêmes méthodes (cela
devient routinier...) pour
d'abord:
(11.173)
et pour
il vient immédiatement:
(11.174)
5. Encore une fois... (bientôt au bout...) pour
d'abord:
(11.175)
et pour
il vient immédiatement:
(11.176)
6. Et enfin la dernière (...):
(11.177)
Ce petit travail fait, revenons maintenant à nos moutons...
Pour déterminer les coefficients
multiplions les deux membres de l'égalité:
(11.178)
par :
(11.179)
La série du second membre de l'égalité est majorable, étant donné
que ses termes ne sont pas supérieurs en valeur absolue aux termes
de la série positive convergente. Nous pouvons donc l'intégrer
terme
à terme sur tout segment borné de 0 à T :
(11.180)
Nous avons démontré plus haut que quelque soient
les valeurs entières
que prennent k ou n le deuxième terme
de la paranthèse
est toujours nul. Il ne reste alors plus que:
(11.181)
Or, nous avons démontré plus haut que l'intégrale à droite est
toujours nulle si n et k sont différents. Il
ne reste alors que le cas où n et k sont
égaux. C'est-à-dire:
(11.182)
Dans cette situation, nous avons d'abord le cas particulier k où est nul. Dans ce cas:
(11.183)
Soit:
(11.184)
Il est évident que le coefficient représente
donc la moyenne du signal ou la composante continue si elle existe.
Dans le cas où k n'est pas nul,
nous avons:
(11.185)
D'où nous tirons:
(11.186)
Pour déterminer les coefficients nous
procédons de la même manière mais en mulitpliant
cette fois-ci les deux membres de l'égalité par :
(11.187)
La série du second membre de l'égalité est majorable, étant donné
que ses termes ne sont pas supérieurs en valeurs absolues aux termes
de la série positive convergente. Nous pouvons donc l'intégrer
terme à terme sur tout segment borné de 0 à T :
(11.188)
Nous avons démontré plus haut que quelque soient
les valeurs entières que prennent k ou n le
premier terme de la paranthèse est toujours nul.
Il ne reste alors plus que:
(11.189)
Or, nous avons démontré plus haut que
l'intégrale à droite est toujours nulle si n et k sont
différents. Il ne reste alors que le cas où n et k sont égaux.
C'est-à-dire:
(11.190)
Dans cette situation, nous avons d'abord le cas
particulier k où est nul. Mais nous voyons de suite
que nous avons une division par zéro. Il vaut mieux alors considérer
le cas général d'où nous tirons
D'où nous tirons aisément que:
(11.191)
Dès lors, pour la situation où k est
nul le coefficient est alors nul!Donc finalement les coefficients de Fourier sont donc déterminés par les intégrales:
(11.192)
Mais comme c'est embêtant d'avoir trois résultats pour les coefficients
nous allons jouer un peu avec la définition de la série de Fourier. Effectivement en sommant de 1 à l'infini plutôt que de 0 à l'infini nous avons :
(11.193)
Ce qui permet alors de n'avoir qu'à se rappeler de ( inclus
donc!) :Les physiciens ont eux pour habitude de noter ces relations sous la forme suivante :
(11.195)
Cette décomposition possible de toute fonction périodique
continue par morceaux approchée par une somme infinie de fonctions
trigonométriques (sinus ou cosinus) consistant en une fonction
fondamentale et ses harmoniques est appelé "théorème
de Fourier" ou encore "théorème
de Fourier-Dirichlet".(11.196) Source : Mathworld
La série de Fourier permet donc implicitement
de représenter toutes les fréquences contenues dans
un signal périodique dont la fonction est connue mathématiquement.
On se demande bien pourquoi parler des séries de Fourier
quand, dans la pratique, nous ne connaissons pas vraiment la représentation
mathématique de ce signal? Cela nous amènera à mieux
comprendre le concept de la transformée de Fourier à temps
discret (DTFT), que nous verrons un peu plus loin, qui n'a nul
besoin d'une représentation mathématique d'un signal
continu échantillonné dans le temps.
Nous constatons par ailleurs que si f(x),
soit la fonction périodique dont nous cherchons l'expression en
série trigonométrique de Fourier, est paire alors la série devra être
paire aussi et donc ne comporter que des termes en cosinus (le
cosinus étant pour rappel une fonction paire) ce qui implique que et
dans le cas contraire d'une fonction impaire (le
sinus étant pour rappel une fonction impaire)!
Il convient de noter, et c'est important pour la suite, que comme
nous l'avons vu dans le chapitre de Calcul Algébrique lors
de notre étude
des polynômes
trigonométriques,
que les séries de Fourier pouvaient donc s'écrire sous la forme
complexe suivante (en changeant un peu les notations et en passant
la somme à l'infini):
(11.197)
et nous avions vus que:
(11.198)
Soit:
(11.199)
Ce qui nous donne:
(11.200)
Exemple:
E1. Lors de la décomposition d'un signal continu, nous disons
abusivement que les coefficients représentent
chacun (implicitement) une fréquence distincte associée à une amplitude
que nous visualisons sur un graphique par des lignes verticales.
Ce graphique représente le spectre en fréquence du signal décomposé.
Nous pouvons également adjoindre une autre représentation qui se
nomme "spectre de phase".
Ce spectre nous donne la phase du signal harmonique (en avance
ou en retard de phase).(11.201)
Prenons comme exemple, un signal à onde carrée périodique défini sur une période T=2 et d'amplitude A tel que:
(11.202)
A la période T=2 correspond comme nous le savons une pulsation:
(11.203)
Calculons en premier lieu les coefficients à l'aide
de l'intégrale permettant de déterminer ces coefficients
(le choix des bornes de l'intégrale supposent donc que le
signal est périodique
par construction!):
(11.204)
En prenant k = 2, nous avons:
(11.205)
De même pour k = 4,6,8 ainsi que tout nombre pair. Pour ce qui est des nombres impairs, nous aurons:
(11.206)
Les coefficients seront alors:
(11.207)
Il y a un seul hic dans cette relation, le coefficient ne
peut être calculé selon cette relation car on peut voir que si k =
0 dans le résultat ci-haut, nous aurons une valeur infinie et c'est
du moins impossible. Le coefficient est
soit nul ou non nul mais jamais infini. Pour trouver le coefficient , nous devons calculer l'intégrale pour k=0. Le coefficient est alors déterminé par:
(11.208)
Le spectre en "fréquence" (attention à l'abus de langage)
et en amplitude sera alors de la forme suivante pour et les
fréquences nulles n'étant pas représentées:(11.209)
Le spectre d'amplitude et de phase se calcule selon les relations:
(11.210)
Il est alors relativement aisé de remarquer que si T tend
vers un nombre de plus en plus grand, les pics du spectre se rapprochent
de plus en plus. Ainsi, lorsque T tend vers l'infini le
spectre devient continu.Le spectre de phase donnera ce qui suit pour les valeurs impaires:
(11.211)
Effectivement, il suffit pour cela d'échantillonner par exemple notre signal 128 fois (MS Excel a besoin de échantillons). Nous divisons alors l'intervalle en 64 échantillons et idem pour l'intervalle :
Tableau: 11.2 - Echantillonage Signal
(11.212)
(11.213)
(11.214)
Tableau: 11.3 - Coefficients de Fourier
Nous avons alors en mettant l'indice n en face de chaque module:
Tableau: 11.4 - Module coefficients complexes
(11.215)
(11.216)
Calculons les coefficients de Fourier:
(11.217)
et:
(11.218)
Nous remarquons que vaut
0 pour n pair et vaut pour n impair.La série de Fourier de la fonction considérée s'écrit donc:
(11.219)
Ce qui en Maple s'écrit:S:=(4/Pi)*Sum(sin((2*n+1)*x)/(2*n+1),n=0..N);
et que nous pouvons tracer à l'aide de la fonction:
plot({subs(N=4,S),subs(N=8,S),subs(N=16,S)},x=-Pi..Pi,color=[red,green,blue],numpoints=200);
Ce qui donne trois traces pour 4, 8 et 16 termes de la série en rouge, vert et bleu:
(11.220)
> plot(subs(N=50,S),x=-Pi..Pi,numpoints=800);
(11.221)
PUISSANCE D'UN SIGNAL
Un signal périodique possède une énergie infinie et une puissance moyenne nulle (cf. chapitre d'Électrocinétique). Sa puissance moyenne sur une période est alors définie par:
(11.222)
Si nous développons cette équation, nous avons:
(11.223)
Cela signifie que la puissance d'un signal à temps continu périodique
est égale à la somme des coefficients de Fourier au carré. C'est
ce que l'on nomme le "théorème de Parseval". Cela signifie
que si nous avons un signal quelconque que nous pouvons décomposer
en série de Fourier, nous pouvons connaître la puissance de ce
signal uniquement à l'aide des coefficients spectraux.Dans la réalité, comme nous ne pouvons déterminer mathématiquement l'expression de ce signal, nous utilisons la discrétisation ou l'échantillonnage et ensuite à l'aide d'une transformée de Fourier discrète, nous pouvons calculer la puissance de ce signal en utilisant uniquement les coefficients spectraux. Cela nous donne une caractéristique du signal.
TRANSFORMÉE DE FOURIER
Les séries de Fourier sont un outil très puissant pour l'analyse de signaux périodiques par exemple, mais l'ensemble des fonctions périodiques est petit comparé à l'ensemble des fonctions que nous rencontrons dans les problèmes physiques. Ainsi, nous allons introduire un nouvel outil d'analyse extrêmement puissant qui s'étend à une classe de fonctions plus générale.La transformée de Fourier est ainsi utilisée autant pour les signaux périodiques que pour les signaux apériodiques.
Pour cela, nous repartons de notre étude sur les séries de Fourier en notation complexe d'une fonction périodique de période T quelconque et nous faisons tendre .
Ainsi, reprenons les expressions démontrées avant:
(11.224)
que nous pouvons écrire de manière équivalente sous la forme:
(11.225)
et écrivons encore cela pour des besoins ultérieurs sous la forme
suivante:
(11.226)
et posons:
(11.227)
Ainsi, quand , nous
passons de valeur discrète à valeur continue qui parcourt l'ensemble
des réels (pour tous les k). Donc de:
(11.228)
nous passons à la limite soit:
(11.229)
et obtenons ainsi pour les coefficients (nous changeons de notation
car l'ancienne est inadaptée):
(11.230)
et pour la série infinie:
(11.231)
Attention!!! Pour faire la différence entre la fonction donnée
et son équivalent dont nous cherchons l'expression en somme infinie,
nous les noterons dorénavant différemment. Ainsi, il vient:
(11.232)
Définitions:D1. Nous appelons "transformée de Fourier" de f la relation:
(11.233)
D2. Nous appelons "transformée de
Fourier inverse" de F la
relation:
(11.234)
Remarque: Il
existe de nombreuses manière d'écrire la transformée
de Fourier en fonction du choix de la valeur initiale de T .
Certains physiciens préfèrent symétriser ces deux expressions
en mettant le même coefficient dans les deux sens, qui sera par
exemple .
Cela donnera:
(11.235)
Donnons également la forme tridimensionnelle qui nous servira
de nombreuses fois en mécanique ondulatoire, électrodynamique,
optique ondulatoire ou encore dans les divers chapitres de physique
quantique:
(11.236)
Pour que les choses soient peut-être plus claires, montrons de
manière générale que la transformée de Fourier précédemment écrite
est une isométrie (conserve la norme).Remarquons tout d'abord que pour tout f, g nous avons le produit scalaire fonctionnel:
(11.237)
Mais puisque les fonctions sont dans l'espace des complexes,
comme nous l'avons vu dans le chapitre de calcul vectoriel, nous
devons alors utiliser la notation du produit hermitien:
(11.238)
Rappelons quand même que:
(11.239)
Démonstration:D'abord, nous avons donc:
(11.240)
Mais les variables à intégrer doivent être les mêmes et pour
que soit
implicitement dépendant de il
faut donc prendre la transforme de Fourier en .
Tel que:
(11.241)
Ainsi:
(11.242)
Soit en utilisant le théorème de Fubini (cf.
chapitre de Calcul Différentiel Et Intégral):
(11.243)
A l'aide de ce résultat, nous avons donc démontré que:
(11.244)
Nous n'avons pas précisé les bornes :elles sont infinies dans
chaque définition (nous intégrons sur tous les ou possibles).
C.Q.F.D.
Voyons maintenant deux propriétés intéressantes de la transformée
de Fourier:P1. Si f est paire, il vient une simplification de la transformée telle que:
(11.245)
P2. Si f est impaire, nous procédons de la même manière
que ci-dessus et nous obtenons:
(11.246)
Remarque: La
branche de "l'analyse harmonique",
ou "analyse
de Fourier 2D", est la
branche des mathématiques
qui étudie la représentation des fonctions ou des
signaux comme superposition d'ondes de base. Elle approfondit et
généralise
les notions de série de Fourier et de transformée
de Fourier. Les ondes de base s'appellent les harmoniques, d'où le
nom de la discipline. Durant ces deux derniers siècles,
elle a eu de nombreuses applications en physiques sous le nom d'analyse
spectrale, et connaît des applications récentes notamment
en traitement des signaux, mécanique quantique, neurosciences,
stratigraphie, statistiques...
Exemple:Voyons donc un exemple (parmi les deux fondamentaux) d'une transformée de Fourier que nous retrouvons en physique quantique aussi bien qu'en optique ondulatoire.
Nous allons calculer la transformée de Fourier de la fonction suivante:
(11.247)
(11.248)
où sinc est le sinus cardinal. Nous retombons donc sur le sinus
cardinal (si nous prenons le module au carré) de la décomposition
d'une onde monochromatique diffractée par une fente rectangulaire.
Ainsi, il semble possible d'étudier les phénomènes de diffraction
en utilisant la transformée de Fourier et ce domaine se nomme "l'optique
de Fourier".SÉRIES DE BESSEL
Les fonctions de Bessel sont très utiles dans de nombreux domaines de pointe de la physique faisant intervenir des équations différentielles délicates à résoudre. Les domaines dans lesquelles nous les trouvons le plus souvent sont la calorimétrie (conduction de la chaleur), la physique nucléaire (physique de réacteurs), et la mécanique des fluides.
Ces séries sont cependant très peu détaillées dans les écoles universitaires et il est souvent du rôle de l'élève de chercher les compléments d'informations dont il a besoin sur le sujet dans la bibliothèque de son école. Nous avons voulu présenter ici les développements permettant d'éviter cette démarche tout en restant chez soi devant son ordinateur (de plus les livres sur le sujet sont assez rares...).
Remarque: Nous parlons habituellement par abus de langage
des "fonctions
de Bessel" au lieu des "séries
de Bessel".
Il existe une
quantité non négligeable de fonctions de Bessel mais nous allons
nous restreindre à l'étude de celles qui sont les plus utilisées
en physique.FONCTION DE BESSEL D'ORDRE ZÉRO
La fonction connue sous le nom de "fonction de Bessel d'ordre zéro", est définie par la série de puissances:
(11.249)
C'est lors de l'étude des
propriétés de dérivation et d'intégration que Bessel a trouvé que
cette série de puissance est une solution à une équation différentielle
que l'on retrouve assez fréquemment en physique. C'est pourquoi
elle porte son nom.Si représente le r-ème terme de la série, nous voyons aisément que:
(11.250)
qui tend vers zéro quand ,
quelque soit la valeur de x. Cela a pour conséquence que
la série converge pour toutes les valeurs de x. Comme il
s'agit d'une série de puissance positive, la fonction et
toutes ses dérivées sont continues pour toutes valeurs de x,
réelles ou complexes.FONCTION DE BESSEL D'ORDRE N
La fonction , connue sous le nom de "fonction de Bessel d'ordre n", est définie, lorsque n est un entier positif, par la série de puissance:
(11.251)
qui converge pour toutes
valeurs de x, réelles ou complexes.(11.252)
(11.253)
et quand :
(11.254)
Nous pouvons noter que est
une fonction paire de x
quand n est paire, et impaire quand n est impaire
(cf. chapitre d'Analyse
Fonctionnelle).En dérivant la fonction et en comparant le résultat avec la série , nous voyons sans trop de peine que:
(11.255)
Nous trouvons également sans
trop de difficulté, la relation suivante:
(11.256)
En utilisant le fait que:
(11.257)
et en l'incluant dans la
précédente relation, nous trouvons:
(11.258)
ou écrit autrement:
(11.259)
est
donc une solution de l'équation différentielle du second ordre:
(11.260)
ou écrit autrement:
(11.261)
ou encore:
(11.262)
Une solution à une équation de Bessel de paramètre n qui
n'est pas un multiple de est
appelé "fonction de Bessel du second
type". Supposons que u est une telle fonction
et posons ;
alors d'après la relation:
(11.263)
nous avons:
et
(11.264)
En multipliant la première
relation par v et
la seconde par u
et après soustraction, nous obtenons:
(11.265)
nous avons donc également:
(11.266)
nous pouvons donc écrire:
(11.267)
effectivement car si nous
développons, nous trouvons:
(11.268)
Pour que l'égalité:
(11.269)
soit satisfaite,
nous avons:
(11.270)
En divisant par ,
nous avons:
(11.271)
ce qui est équivalent à:
(11.272)
de suite, par intégration
il vient:
(11.273)
où A
est une constante. Consécutivement nous avons, puisque :
(11.274)
où rappelons-le, A
et B
sont des constantes, et
si u n'est
pas un multiple de par
définition.Si dans la dernière relation, est remplacé par son expression en termes de série nous avons:
(11.275)
dès lors:
(11.276)
consécutivement si nous posons:où est une fonction de Bessel particulière du second type appelée "fonction de Bessel-Neumann du second type d'ordre nul".
Identiquement au fait que quand , l'expression à cause du terme quand x est petit tend vers quand .
Finalement, il vient de ce que nous avons vu précédemment que et sont des solutions indépendantes de l'équation différentielle:
(11.278)
La solution générale étant
donc:
(11.279)
où A,B
sont des constantes arbitraires et afin
que soit
réel.Si nous remplaçons x par kx, où k est une constante, l'équation différentielle devient:
(11.280)
en multipliant le tout par
,
nous trouvons la forme générale de l'équation différentielle:
(11.281)
dont la solution générale
est:
(11.282)
où afin
que soit
réel quand .Au fait, les fonctions de Bessel viennent des solutions de l'équation différentielle étudiée précédemment et solutionnées par la méthode de Frobenius. Posons:
(11.283)
et faisons la substitution:
(11.284)
en substituant dans Ly, nous obtenons:
(11.285)
Choisissons maintenant les
afin de satisfaire l'équation différentielle tel que:
(11.286)
Dès lors, à moins que soit
un entier négatif, nous avons:
(11.287)
En substituant ces valeurs
dans la relation:
(11.288)
nous
obtenons:
(11.289)
dès lors:
(11.290)
si nous posons dans
l'avant-dernière relation, nous obtenons:
(11.291)
ÉQUATION DIFFÉRENTIELLE DE BESSEL D'ORDRE N
Nous avons défini les séries de Bessel comme étant :
(11.292)
Posons :
(11.293)
et dérivons ainsi
:
(11.294)
Mais nous avons aussi :
(11.295)
Par soustraction :
(11.296)
Ce qui donne finalement :
(11.297)
Ce qui s'écrit également
:
(11.298)
Qui est appelé "l'équation
différentielle de Bessel d'ordre n" ou plus simplement
"équation de Bessel". Au fait, la plupart des écoles
ou sites Internet donnent cette équation différentielle
comme une définition et pourtant il est clair qu'il y a raisonnement
rigoureux derrière cette équation.La solution est donc du type :
(11.299)
ce qui s'écrit encore
parfois en utilisant la fonction gamma d'Euler :
(11.300)
Il s'ensuite que :
(11.301)
et donc que est
solution de cette équation différentielle.