La prise de décision dans l’entreprise
La prise de décision dans l’entreprise
Introduction :
L’entreprise en tant que structure socialement organisée
suppose que soient définies les
modalités de la prise de décision
dans l’entreprise. Cette action repose entre autre sur les
informations détenues par les
décideurs qui leurs permettent de prendre
des décisions en adéquation avec les objectifs poursuivis par l’entreprise.
Pour étudier comment une
entreprise prend une décision, il faut se poser un certain nombre de questions
relatives à la définition même de la notion de décision.
1/ approfondissement dans la notion de prise de
décision :
A /qu’est ce que une décision :
On peut définir la décision comme étant un < acte par lequel un
ou des décideurs opèrent un choix entre plusieurs options permettant d’apporter
une solution satisfaisante à un problème donné>
Cette notion de décision a
évolué dans le temps au
fur et à mesure que ce sont
transformés et complexifiés les procédures de prise de décision.
• Au sens
classique du terme
on assimile la
décision à l’acte
par lequel un individu
(disposant du pouvoir de décider)
prend les mesures favorisant
la création et la répartition des richesses dans une entreprise en s’appuyant
sur un ensemble d’informations à sa disposition sur le marché.
• Dans son approche plus
moderne, la prise de décision apparaît plutôt comme
« un processus d’engagement
progressif, connecté à
d’autres, marqué par l’existence reconnue de
plusieurs chemins pour parvenir
au même et unique but »
(L.Sfez).
Les évolutions du
concept de décision
est révélatrice d’un
certain nombre d’évolutions dans
la manière d’appréhender le processus de la prise de décision :
- la décision n’est plus un acte
unique et constant fondé sur la recherche du profit
mais repose sur
un ensemble successif
de décisions de
moindre portée.
- la décision n’est plus fondée sur
la recherche d’un seul objectif
mais intègre un nombre plus important de
variables.
- La décision intervient dans un
contexte plus aléatoire dans le sens ou la manière d’atteindre l’objectif
poursuivi peut passer par différents types d’actions.
Ces évolutions sont
compréhensibles car elles
ne font que
souligner les
mutations du système
productif : l’environnement de
l’entreprise est devenu
plus
complexe, plus incertain
aussi et la
prise de décision
ne repose plus
sur un seul individu mais peut être partagée entre
un nombre élevé d’acteurs agissant au sein de l’entreprise.
Cette multiplication du nombre
de décideurs reflète par ailleurs la diversité des décisions qui doivent être
prises dans une entreprise.
2/ le processus de la prise de décision en entreprise
Que ce soit une stratégie ou une gestion courante, l’entreprise doit continuellement faire des
choix en fonction de
ses objectifs parmi
plusieurs possibilités d’action.
Ces choix sont
faits à tous
les niveaux de l’entreprise autant pour des choix de stratégie,
d’organisation, de gestion courante…
Les décisions sont classées
en fonction de leur horizon
temporel (court, moyen ou long
terme), de leur degré d’incertitude
(avenir certain, incertain
ou aléatoire), de
leur champ d’application (l’entreprise dans son
ensemble, une fonction ou un service) et
de leur degré de structuration d’un problème (pas
forcément facilement identifiable, ce qui suppose une analyse
préalable permettant de structurer le
problème avant d’envisager
des solutions possibles).
En fonction de ces
caractéristiques de décision, il a pu être défini 3 niveaux de décisions, les
décisions stratégiques, les décisions administratives et
les décisions opérationnelles (classées
par ordre décroissant d’importance).
Les décisions
stratégiques engagent l’avenir de
l’entreprise en choisissant les
objectifs de politique générale, les activités, les marchés, les manœuvres et
les armes stratégiques.
Les décisions administratives en cohérence avec les décisions stratégiques, elles
concernent un type de structure de
l’entreprise,
l’organisation, l’acquisition
et le développement de ses ressources.
Ces décisions ont une forte implication pour l’entreprise mais moindre que les
décisions stratégiques.
Les
décisions opérationnelles rendent opérationnelles les
options stratégiques et
les choix d’organisation comme la
détermination des plannings et des niveaux de production, la définition des prix, l’élaboration des politiques de marketing…
Ces décisions sont plus fréquentes, plus
répétitives et moins risquées
du fait de
leurs implications plus
localisées que les
décisions stratégiques et administratives.
1-Les différentes phases d’un processus de décision :
Pour prendre une
décision on doit
faire appelle à
un processus de
résolution de problème
qui comporte au moins 4 étapes :
-Définition du problème
: c’est à dire que l’on détecte une différence entre ce qui existe et ce qui
devrait exister.
-Evocation de
solutions au problème : on
répertorie différentes solutions
possibles afin d’évaluer ensuite
chacune d’entre elles.
-Choix d’une solution
: on évalue chacune des solutions en fonction des objectifs du décideur.
-Planification des différentes
actions : mise en œuvre de la solution retenue.
2-La complexité du processus de prise de décision
Durant le processus de résolution d’un problème celui-ci peut
être influencé par plusieurs facteurs tels que la qualité de l’information
disponible, la personnalité des décideurs et/ou le fonctionnement de
l’organisation.
Tout d’abord la qualité et la fiabilité des systèmes d’information
influencent le processus décisionnel.
Puis la manière
dont les décideurs
perçoivent l’environnement de
la décision, analysent
les informations, interprètent les problèmes à résoudre n’est pas
neutre. Leur raisonnement est entravé de
biais cognitifs, c’est
à dire que
leurs caractéristiques psychologiques les
conduisent à une perception parfois erronée de la
réalité. La décision peut être aussi
influencée par des interactions sociales qui
caractérisent toute organisation,
les décisions qui engagent
l’entreprise demandent la construction de compromis pour satisfaire
tous les membres de l’organisation.
Il existe des modèles de prise de décision car la prise de décision est
un phénomène complexe qui ne se
réduit pas seulement
à un problème
de traitement d’informations plus
ou moins complètes et fiables mais dans
les entreprises, les
décisions sont influencées
par des règles
et des procédures internes mais aussi par les jeux
de pouvoirs entre acteurs de l’organisation.
Pour que les décideurs puissent prendre des décisions, ils font appelle
aux différents outils d’aide à la décision qui existent sur le marché. On parle
de « Business Intelligence » ou d’aide à la décision cela consiste en la combinaison de processus et d’instruments
qui sont destinés à augmenter
l’efficacité compétitive de l’entreprise
en utilisant l’information. Il
s’agit là de
collecter, garder, organiser
et rendre accessible les informations qui relèvent de l’expérience et de la pratique opérationnelle des travailleurs
en plus des informations transactionnelles de base.
Pour que les managers ou
décideurs puissent piloter une entreprise,
ils ont besoin d’informations pertinentes, adapté aux besoins de la
prise de décision. Pour cela les informations sont de différentes natures (financières,
quantitatives, qualitatives) et
appartiennent à des
domaines multiples (ensemble des
activités internes de
l’entreprise, les marchés,
les clients, l’environnement). Ces données doivent être synthétiques et
structurées pour faciliter l’analyse et donner une vision globale de la
performance de l’entreprise.
Depuis une quinzaine
d’années des systèmes
d’information spécialisés dans
l’aide au pilotage interne se
sont développés, on parle de « Business
Intelligence ».
Ces systèmes collectent les informations provenant de diverses sources
et les organisent au sein de bases de
données spécialisées appelées Datawarehouse et Datamart. Ils permettent de mettre en place des
systèmes d’analyse et de synthèse des données opérationnelles ainsi que des
tableaux de bord dont les
indicateurs physiques et
financiers sont utilisés
pour évaluer la
performance de l’entreprise et en
assurer son pilotage.