Mécanique des milieux continus
Au sens strict du terme, la mécanique des milieux continus (abrégée M.M.C.) est la branche de la mécanique qui se propose d'étudier l'étude des mouvements, des déformations, des champs de contraintes au sein de milieux continus.
D1. Nous désignons par "milieu", tout fluide (solide, liquide, gaz ou plasma selon ce que nous avons vu en thermodynamique), déformable ou non, quand nous le considérons d'un point de vue macroscopique, par opposition à une description corpusculaire.
D2. Nous désignons par "milieu continu", un milieu tel que si M et M' appartiennent à un milieu et si M' appartient au voisinage M, alors quelle que soit la déformation subie par ce milieu, dM' appartiendra au voisinage de dM.
Cette branche apparaît souvent comme la science de l'ingénieur qui permet de comprendre et de décrire le monde matériel qui nous entoure et les phénomènes courants qui s'y déroulent: mouvements de liquides, de gaz, vol des avions, hélicoptères, fusées, satellites, navigation des bateaux, déformations des corps solides, structure interne des étoiles, etc. Par ses attaches à la mécanique thermique (thermodynamique), elle s'étend jusqu'à la thermique, l'énergétique, l'acoustique.
Prenant en compte les comportements des milieux continus, elle englobe l'hydrodynamique, la dynamique des gaz, l'élasticité, l'acoustique, la plasticité et d'autres comportements. Elle est la clé de ce que nous appelons aujourd'hui la "modélisation", qui n'est autre que l'art d'analyser un phénomène physique et de le décrire en termes mathématiques, ce qui permet de l'étudier avec la rigueur propre à cette discipline.
Cette section du site est séparée en 4 parties principales: solides, liquides, gaz et plasmas (dont certaines notions ont délibérément été développées dans le chapitre de Musique Mathématique du site). Dans chaque partie, nous introduirons les outils mathématiques spécifiques à l'étude de tel ou tel milieu continu avec une complexité (toute relative) croissante. Cependant, par choix il a été décidé d'exposer les théorèmes avec les outils mathématiques les plus simples possibles mais tout en arrivant aux mêmes résultats. Ainsi, par exemple, la démonstration de l'équation de Navier-Stokes qui prendrait 150 pages de développements mathématiques rigoureux n'en prend plus que 27. Il y a donc un avantage non négligeable aussi bien pour l'auteur que pour le lecteur à procéder ainsi.
Remarque: Concernant les équations de Navier-Stokes, nous donnerons aussi des exemples pratiques de celles-ci lors de notre étude de la météorologie.
Solides
Des atomes d'un même élément ou d'éléments différents s'assemblent en des édifices spécifiques. Cela conditionne la force de leurs interactions électriques, qui définissent la structure finale de la substance. Dans les conditions normales sur notre planète, la matière existe à l'état solide, liquide, gaz ou plasma. Si les forces interatomiques sont assez intenses, la collection de particules conserve sa forme et son volume.
Cette propriété de conserver la forme et le volume, ainsi que des propriétés élastiques distinguent les solides.
PRESSIONS
Les notions de "compression" et "contrainte" (que nous pouvons englober abusivement dans le terme de "pression") sont de première importance en mécanique des fluide (solides inclus donc!). Il convient donc de définir ces différents types de pression avec un minimum de rigueur!Définitions:
D1. Nous appelons "pression de compression", noté traditionnellement P, le rapport entre la force F qui s'exerce (s'appuie) sur un élément de surface S à la perpendiculaire. Ainsi, sous forme scalaire:
Remarque: Si une force agit sur une surface finie, nous parlons alors aussi de "force répartie".
D2. Nous appelons "pression de contrainte" le rapport entre la force F qui tire sur un élément de surface S non nécessairement à la perpendiculaire et dès lors décomposée en deux vecteurs respectivement tangent et normal. Ainsi, sous forme vectorielle:(34.2)
Nous pourrions très bien englober les deux définitions ci-dessus en une seule et travailler avec les signes des forces. Mais par souci de cohérence avec ce qui est enseigné dans les écoles, nous garderons ces deux définitions qui s'identifient par définition par le fait que leurs forces sont opposées par rapport à un élément de surface S.
ÉLASTICITÉ DES SOLIDES
D'une manière ou d'une autre, une contrainte de compression ou de traction peut déformer le triplet hauteur, largeur, épaisseur d'un corps. S'attaquer directement à l'étude d'un cas qui déforme ces trois paramètres est un peu long et sera abordée plus bas dans la partie traitant de la détermination de l'expression du module de Young de cisaillement.Mais il est utile, ne serait-ce que du point de vue du vocabulaire de donner un exemple à partir du cas le plus simpliste qui puisse être. Si nous imaginons un corps élastique d'une dimension (ayant ni hauteur, ni largeur mais juste une longueur) sous l'application de deux forces de contraintes parfaitement colinéaires mais antagonistes, nous pouvons imager que le corps en considération s'allonge d'un certain facteur.
Définition: La "déformation normale" sous des forces axiales et antagonistes est donnée par le rapport entre la variation de longueur du corps sur sa longueur initiale (soit: l'allongement relatif) tel que:
Il y a nécessairement une relation entre les forces de compression et de traction et la variation de dimension d'un corps. Cette relation est dépendante de la structure atomique du matériau et devrait rigoureusement faire appel à la physique quantique pour être déterminée (nous nous en abstiendrons cependant dans cette section du site). Nous observons cependant suivant les matériaux des caractéristiques diverses qui intéressent au plus haut point les ingénieurs:
(34.4)
- Les matériaux ductiles comme l'acier doux (a), cessent d'être linéaires à la limite d'élasticité notée
- Sous traction les polymères (b) caoutchouteux s'allongent d'abord en dépliant leurs molécules (cf. chapitre de Génie Des Matériaux) puis en tirant sur les liaisons chimiques (cf. chapitre de Chimie Quantique).
- La plupart des matériaux biologiques (c) sont sous contrainte, même lorsqu'ils ne sont pas déformés. La peau, par exemple, est comme un gant de caoutchouc enveloppant le corps.
- L'élastine (d) est habituellement renforcée de collagène dans les systèmes biologiques tels que les artères. Un tendon est fait principalement de collagène.
Dans un cas plus général, les ingénieurs ont pour habitude de définir les points représentés ci-dessous dans leurs mesures d'essais de traction:
(34.5)
cette relation étant valable aussi bien en contraintes de compression qu'en traction. Nous reviendrons sur cette relation dans les paragraphes suivants.
Remarques: R1. La "rhéologie" est une partie de la mécanique qui étudie la plasticité, l'élasticité, la viscosité et la fluidité caractéristiques des corps déformables. C'est une branche très importante de l'ingénierie industrielle.
R2. Attention les calculs qui vont suivre sont relativement longs et difficiles et ce même si nous avons essayé de les simplifier aux maximum. Cependant tous les résultats nous seront infiniment utiles que ce soit pour déterminer l'équation de Navier-Stokes pour l'étude da la résistance des matériaux (cf. chapitre de Génie Mécanique)!
R2. Attention les calculs qui vont suivre sont relativement longs et difficiles et ce même si nous avons essayé de les simplifier aux maximum. Cependant tous les résultats nous seront infiniment utiles que ce soit pour déterminer l'équation de Navier-Stokes pour l'étude da la résistance des matériaux (cf. chapitre de Génie Mécanique)!
LOI DE HOOKE
Étant donné les définitions données précédemment, nous obtenons la relation:(34.8)
Si nous notons :
Mais il existe plusieurs types de contraintes avec leurs modules respectifs. Ainsi voici les définitions des plus importantes dans la partie linéaire de leur caractéristique avec le schéma explicatif associé:
(34.11)
où le numérateur est appelé "contrainte de cisaillement" et où
S est la surface de la face supérieure ou inférieure du corps déformé représenté ci-dessous:
D2. Nous définissons le "module d'élasticité de glissement", appelé également "module de glissement" ou encore"module de Coulomb" par le rapport de la composante tangentielle de la force (pression de contrainte) à la déformation de cisaillement :où
est le "coefficient de Poisson" dont nous démontrerons l'origine un peu plus bas dans le présente texte.
Remarquez que bien que le numérateur de la définition précédente soit une force divisée par une surface, il ne s'agit pas d'une pression car la force est tangentielle ('où le T en indice de F) à la surface.
C'est parce que toute force peut être décomposée en une forme normale et tangentielle (voir la définition plus haut de la pression de compression et de la pression de contrainte) que nous avons les deux définitions distinctes ci-dessus. Dans la grande majorité des cas de laboratoires, nous nous arrangeons pour avoir une force purement tangentielle (d'où le T en indice de F) ou purement normale (d'où le N en indice de F) à la surface S.
Dans la pratique il est souvent fait usage que de la deuxième définition et ce à un point tel que cette dernière est souvent assimilée au "module de rigidité" aussi...
Une chose intéressante (pour la parenthèse...) si nous considérons que les plaques tectoniques sont en cisaillement entre-elles nous avons alors d'après le module de glissement:
Typiquement pour un tremblement de terre du typa Sumatra (2004), nous avions:
Soit en notant M la magnitude sur l'échelle de Richter:
Voilà pour un exemple non appliqué à l'industrie...
D3. Nous définissons le "module de compressibilité omnidirectionnel", comme le rapport de la contrainte volumique à la déformation volumique (nous démontrerons plus loin les développements mathématiques qui amènent au dernier terme de la relation):
Pour chacune des différentes définitions de modules que nous pouvons envisager, nous pouvons définir une loi de Hooke qui lui est adapté. Cependant, tout cela peut paraître assez arbitraire mais au fait il n'en est rien car toutes les définitions de modules que nous avons vues précédemment sont un cas particulier d'une relation mathématique généralisée qui sera démontrée sur ce site dans un proche avenir.
MODULE DE GLISSEMENT
La condition nécessaire pour qu'un solide rigide soit en équilibre statique est comme nous l'avons vu dans le chapitre de Mécanique Classique, que la résultante des forces que l'extérieur exerce sur le corps soit nul:Lorsque dans l'étude théorique de l'élasticité, nous excluons les modifications du corps étudié telles que les ruptures, nous disons que nous nous restreignons aux "déformations élastiques".
La géométrie et la physique des déformations peuvent être complexes. Leur description se déduit de celle d'un certain nombre de déformations élémentaires dont nous préciserons plus loin les caractéristiques.
(34.22)
Nous avons alors si
Si
Ceci est admissible, étant donné la linéarité des équations unissant la déformation unitaire et la tension normale. Nous obtenons alors:
A partir des relations précédentes, il est aisé de trouver les équations unissant
(34.29)
Il est intéressant (dans le sens que cela facilite l'analyse) de rechercher les contraintes qui existent dans un plan faisant un angle
Soit :
(34.30)
Sur la longueur ds, des contraintes apparaissent et se décomposent en contraintes normale
Le problème consiste à établir les relations entre
Les conventions de signes sont :
- Les contraintes
- Les contraintes
L'équation d'équilibre de projection sur la direction ON est :
(34.32)
L'équation d'équilibre de projection sur la direction de OT est:
Soit, à présent, la situation suivante:
(34.40)
Avant la sollicitation, nous considérons donc le losange abcd qui est en fait un carré à
Pendant la sollicitation, ce losange se déforme sous l'action des contraintes tangentielles décomposées de contraintes de cisaillement pur et devient le losange a'b'c'd'. La diagonale bd est alors étendue et la diagonale ac est comprimée. L'angle en a qui valait
Remarque: L'angle
est appelé "angle de glissement" et nous le considérerons comme faible.
Nous pouvons nous rendre compte de l'effet de la déformation en isolant le losange et en lui faisant subir une rotation de L'angle de glissement étant petit, nous avons :
Soit, à présent, le cas d'un solide élastique obéissant à la loi de Hooke. Le problème va consister à établir la relation entre l'angle de glissement
Soit le triangle rectangle oab. L'allongement du coté
Pour l'angle triangle rectangle oa'b', nous avons :
MODULE DE COMPRESSIBILITÉ
Nous reste encore à voir la provenance mathématique de l'expression d'un autre module tout aussi important que le module en cisaillement: le module de compressibilitéSoit les équations déterminées dans l'étude précédente:
MODULE DE FLEXION
Pour l'étude du module de flexion considérons la situation ci-dessous:(34.60)
Comme le matériau subit à sa surface à la fois une compression et à l'opposé une tension, il doit donc exister une frontière (une ligne ou un plan) ou aucune contrainte n'existe. Cette ligne ou ce plan (c'est rare que nous ayons affaire à un matériau ayant uniquement deux dimensions…) est appelé "plan neutre". Ce plan neutre va nous servir de référence pour définir la contrainte de flexion.
Maintenant que ce plan est défini, considérons les figures ci-dessous:
(34.61)
Nous pouvons définir le module de flexion par:
(34.67)
En simplifiant un tant soit peu:
Substituant cette relation dans l'équation de contrainte de flexion, nous obtenons le "module de flexion":
ONDES TRANSERVSALES DANS LES SOLIDES
Les ondes sonores transversales ou "ondes S" (ondes de cisaillement) ne se produisent que dans les solides. Les couches successives du milieu se déplacent latéralement sans qu'il y ait de changement de volume, de densité ou de pression:(34.75)
L'obtention de l'équation d'onde pour des ondes transversales est presque la même que pour une corde (cf. chapitre de Mécanique Ondulatoire). Prenons trois minces couches planes contiguës du milieu (voir figure ci-dessous):
(34.76)
Un autre cas remarquable des ondes transversales (de cisaillement) est celui des ondes sismiques. On y trouve des ondes sismiques de cisaillement et aussi des ondes longitudinales ou de pression. Les ondes de cisaillement se propagent dans la croûte terrestre à
Pour résumer, nous avons pour les ondes longitudinales dans un solide (cf. chapitre de Musique Mathématique):
Pour les détails des développements mathématiques concernant les gaz et les solides, le lecteur devra se rendre dans le chapitre de Musique Mathématique (Acoustique).
LIQUIDES
Les fluides usuels sont de deux types: les liquides et le gaz (les solides sont aussi parfois considérés comme des fluides...ce n'est qu'une question d'opinion..). Etymologiquement, un fluide est susceptible de s'écouler. Le liquide adopte la forme du récipient qui le contient tout en conservant un volume propre à peu près invariable. Le gaz n'a pas de volume propre: il envahit uniformément (mécanique statistique de Boltzmann) le récipient dans lequel il est maintenu. Une atmosphère en constitue un cas spécial, du fait qu'elle est maintenue par la gravité à la périphérie d'un astre, ce qui exclut l'uniformité de la densité ou pression.La distinction entre liquide et gaz est subtile. Nous pouvons cependant dire que le volume propre des liquides manifeste l'existence d'une cohésion liée à une densité assez grande (liaisons de Van der Waals); cette cohésion disparaît avec le volume propre chez les gaz.
Si nous comparons les fluides avec les solides, la première remarque qui s'impose concerne l'isotropie (les propriétés sont les mêmes dans toutes les directions spatiales) des fluides usuels qui est toujours réalisée (si nous n'agissons pas sur le fluide en tout cas!).
Nous allons aborder la théorie de la mécanique des fluides en difficulté croissante et par redondance. D'abord il va être démontré que les propriétés d'un fluide statique sont isotropes (théorème de Pascal). A l'aide de ce résultat, il va être plus simple de comprendre le théorème de Bernoulli qui va nous permettre, entre autres, de définir le concept de "pression hydrostatique". Ensuite, nous construirons un modèle très important de la dynamique des fluides, connus sous le nom de "équations de Navier-Stokes", que l'on dans tous les domaines possibles (astrophysique, mécanique quantique, météorologie,..). Ce modèle de dynamique des fluides est conséquent en développements théoriques et résultats expérimentaux et peut être considéré comme un terrain difficile. Cependant, pour faciliter la lecture, nous avons choisi de ne pas aborder celui-ci directement par usage du calcul tensoriel. Nous avons ainsi fait en sorte que les variables tensorielles apparaissent d'elles-mêmes d'écoulant des résultats simples de l'analyse vectorielle que nous obtiendrons. Une fois les équations de Navier-Stokes déterminées et démontrées, nous verrons que nous pouvons retrouver l'expression du théorème de Bernoulli à partir de ces mêmes équations.
La dynamique des fluides, ou "hydrodynamique", est de loin, le domaine de la mécanique classique le moins aisé en ce qui concerne la description et la prédiction. C'est pourquoi le théorème de Bernoulli s'utilise fréquemment, non pour expliquer en détail le comportement d'un fluide, mais pour en faire une description qualitative.
THÉORÈME DE PASCAL
Le résultat qui va suivre est de la plus haute importance pour comprendre l'ensemble de la mécanique des fluides. Il faut prendre le temps de comprendre !(34.92)
Soient
Le système étant en équilibre, la résultante
Par le principe de l'action et de réaction de Newton, nous sommes amenés à énoncer le "théorème de Pascal":
Les fluides incompressibles transmettent intégralement et dans toutes les directions, les pressions qui leur sont appliquées.
Ce théorème est fondamental aussi bien en mécanique des fluides qu'en mécanique des gaz et les implications pratiques sont énormes (ce théorème explique entre autres, que la pression est indépendant de la géométrie du contenant du liquide) !
VISCOSITÉ
En mécanique des fluides, il est utile de considérer plusieurs types fluides ayant des caractéristiques qui les différent. Ceci s'avère particulièrement pratique pour les simulations tout en restant conforme à l'observation expérimentale (cf. chapitre de Génie Météo Et Marin).Nous définissons la "viscosité"
1. La viscosité dynamique :
Conclusion: le Poiseuille est la viscosité d'un fluide nécessitant 1 Newton pour faire glisser à la vitesse de 1 mètre pas seconde, deux couches fluides de 1 mètre carré distantes de 1 mètre.
Remarque: Anciennement, l'unité employée était la "poise" : 
2. La viscosité cinématique est définie par:(34.100)
- (1) Fluides pseudo-plastique
- (2) Fluides newtoniens (contraintes de cisaillement proportionnelles au gradient de vitesse)
- (3) Fluides dilatant
Il existe encore un 3 autres types de fluide non représenté sur le schéma et dont la viscosité est supposée nulle (cf. chapitre de Thermodynamique):
- (4) Fluides parfaits
- (5) Fluides semi-parfaits
- (6) Fluides réels
Remarques: R1. Le comportement d'un fluide parfait est très différent de celui d'un fluide réel aussi petit soit la viscosité de ce dernier. En effet, le fluide parfait, parce qu'il n'a pas de viscosité, ne dissipe jamais l'énergie cinétique. Alors qu'un fluide réel très peu visqueux la dissipe efficacement grâce à la turbulence, et au phénomène de cascade qui l'accompagne.
R2. Nous reviendrons sur les propriétés de la viscosité dynamique et cinématique lors de la démonstration des équations de Navier-Stokes-(Reynolds).
R3. Les fluides qui ne sont pas newtoniens sont appelés en tout généralité dans la littérature "fluides non-newtoniens"... et nous ne traiterons pas les ferrofluides ici car trop complexes théoriquement à analyser.
Les fluides non-newtonien ont donc une déformation dépend de la force que nous leur appliquons. Le meilleur exemple est celui du sable mouillé en bord de mer : quand nous frappons le sable, il a la viscosité élevée d'un solide, alors que lorsque nous appuyons doucement dessus, il se comporte comme une pâte. Par ailleurs certains non-newtoniens ont des propriétés telles qu'il est possible pour un individu de courir dessus sans couler ou de couler en restant en position...R2. Nous reviendrons sur les propriétés de la viscosité dynamique et cinématique lors de la démonstration des équations de Navier-Stokes-(Reynolds).
R3. Les fluides qui ne sont pas newtoniens sont appelés en tout généralité dans la littérature "fluides non-newtoniens"... et nous ne traiterons pas les ferrofluides ici car trop complexes théoriquement à analyser.
LOI DE POISEUILLE
En 1835 un médecin français, Jean Léonard Marie Poiseuille fit une série d'expériences soignées, pour déterminer comment un fluide visqueux s'écoule dans un tuyau étroit. Son but était de comprendre la dynamique de la circulation sanguine chez l'homme. Le plasma du sang se comporte comme un fluide newtonien, tandis que le sang entier ne l'est pas. Presque la moitié du volume normal du sang est faite de cellules assez grandes pour perturber l'écoulement laminaire, surtout quand elles entrent en contact avec les parois des vaisseaux, un phénomène qui prend de l'importance dans les capillaires très étroits. Néanmoins, l'analyse de Poiseuille s'applique à l'écoulement dans les veines et les plus grosses artères et elle a une grande valeur, bien qu'elle soit un peu simpliste.Le résultat de Poiseuille peut être établi en considérant le fluide dans un tuyau comme formé de couches cylindriques orienté selon un axe x de rayon r concentriques qui se déplacent à des vitesses qui vont en décroissant à parti du centre (symétrique circulaire supposée).
Alors la relation définissant la viscosité s'écrit :
Nous trouvons par ailleurs une relation analogue à la loi d'Ohm (cf. chapitre d'Électrocinétique) où la différence de potentiel est donnée par la résistance multipliée par le courant alors que la différence de pression est donnée par la résistance visqueuse multipliée par le débit.
Théorème de Bernoulli
Quand nous discutons du mouvement d'un fluide, l'équation de continuité (cf. chapitre Thermodynamique), qui exprime la conservation de la masse (volumique) du fluide est une notion importante.(34.110)
(34.117)
Ces deux volumes sont égaux car le fluide est incompressible et l'équation de continuité est valable. Soient
Signalons aussi une manière élégante et simple de retrouver cette relation. La conservation de l'énergie nous donne le long d'une ligne de courant:
Remarques: R1. D'une ligne de courant à l'autre, c'est la valeur de la constante qui change. De plus, l'utilisation du théorème de Bernoulli exige de connaître la forme des lignes de courant.
R2. La conservation de la quantité de gauche exprime la conservation de l'énergie le long d'une ligne de courant et nous y trouvons respectivement l'énergie cinétique volumique, l'énergie potentielle volumique de pesanteur et la pression.
Considérons maintenant deux applications importantes du théorème de Bernoulli. R2. La conservation de la quantité de gauche exprime la conservation de l'énergie le long d'une ligne de courant et nous y trouvons respectivement l'énergie cinétique volumique, l'énergie potentielle volumique de pesanteur et la pression.
Si le fluide se déplace dans un plan horizontal, l'énergie potentielle de gravitation reste constante et l'équation de Bernoulli se réduit alors à:
(34.131)
Autrement dit, une spécialiste dans l'aérodynamique (pour les avions) ou en hydrodynamique (pour les stabilisateurs de roulis des gros bateaux) dirait:
- A l'extrados : Par effet de courbure, les particules d'air (d'eau) sont contraintes de parcourir une distance plus grande. Leur vitesse va donc d'abord s'accroître fortement pour diminuer ensuite afin de retrouver au bord de fuite la vitesse initiale de l'écoulement. Tout l'extrados est donc le siège d'une dépression locale généralisée. La couche limite, d'abord laminaire, devient peu à peu turbulente, voire tourbillonnaire lorsqu'on approche du bord de fuite.
- A l'intrados : le profil constituant un obstacle à l'écoulement, l'air (l'eau) va se trouver freiné : nous voyons donc apparaître une surpression localisée sur l'intrados. En fait, avec la forme des ailes d'avion actuelle, en position horizontale, l'effet Bernoulli serait négligeable. Pour qu'un avion décolle, il faudrait que l'extrados ait une surface beaucoup plus grande.
C'est bien mieux ainsi non ?
Autre chose encore, si le fluide n'est pas en mouvement, nous avons l'équation de Bernoulli qui s'écrit:
THÉORÈME DE TORRICELLI
Le théorème de Torricelli permet de déterminer la vitesse d'écoulement d'un liquide. C'est un cas classique d'étude dans les petites écoles.Considérons un volume fermé contenant un liquide de masse volumique
EFFET VENTURI
Certaines applications pratiques de la mécanique des fluides résultent de l'interdépendance de la pression et la vitesse. Il y a une catégorie de situations dans lesquelles la variation d'énergie potentielle gravitationnelle est négligeable. L'équation de Bernoulli relie alors la différence de pression à la différence d'énergie cinétique donc la variation du carré de la vitesse.Nous considérons un fluide incompressible (!), non visqueux et de masse volumique
Nous savons (équation de continuité) que :
Dans toute situation où le flux entrant est environ au même niveau que le rétrécissement
Ainsi, la vitesse du fluide augmente dans un goulot d'étranglement pour satisfaire l'équation de continuité (conservation du flux/masse) et le fait qu'il soit incompressible (sinon il y aurait une sorte de bouchon...).
Remarque: Paradoxalement l'effet Venturi se produit aussi lors du franchissement d'un sommet ou d'une crête par l'air atmosphérique ou également dans les rues des villes. En effet l'air qui arrive sur la montagne ou la crête à tendance à "s'écraser" dessus. La section d'écoulement de l'air au sommet est donc plus faible qu'à la base. Il se produit donc également un effet Venturi : la vitesse du vent est plus élevée sur les sommets et les crêtes qu'en bas (les professionnels du planeur en savent quelque chose...).
TUBE DE PITOT
Le tube de Pitot permet la mesure de la vitesse d'écoulement d'un gaz subsonique. Le tube de Pitot consiste à pratiquer dans un tube, un orifice de prise de pression en A et en B:(34.140)
En A (point d'arrêt), en utilisant la relation de Bernoulli le long de la ligne de courant et en considérant la variation de hauteur entre A et B négligeable, la pression vaut:
Remarque: En aéronautique, la pression dynamique s'ajoute à la pression statique pour donner la pression totale qui peut être mesurée au point de vitesse nulle du tube Pitot. En enlevant la pression statique, on trouve la "pression dynamique".
PERTE DE CHARGE (PRESSION)
Lorsque, dans un écoulement d'un fluide parfait, il n'y a aucune machine (ni pompe ni turbine) entre les points (1) et (2) d'une même ligne de courant, la relation de Bernoulli peut s'écrire sous la forme suivante :Si le débit-volume est
Considérons un écoulement cylindrique horizontal stationnaire et incompressible. Si nous appliquons la relation de Bernoulli entre l'entrée et la sortie nous obtenons:
L'équation de Bernoulli généralisée s'écrit alors dans ce cas d'étude qui fait partie de l'ingénierie des procédés:
Équations de Navier-Stokes
Soit un parallélépipède élémentaire extrait d'un fluide statique à l'équilibre de dimensions dx, dy, dz représenté à la figure ci-dessous. La matière à l'équilibre composant le parallélépipède est en général soumise à des forces de volume dans toutes les directions (théorème de Pascal) dont les composantes sur les trois axes orthogonaux sont représentées sur la figure ci-dessous (ces forces peuvent être de nature gravitationnelles, électromagnétiques ou inertielles...).(34.149)
Remarques: R1. Il est important de remarquer que les composantes des tous les vecteurs visibles sur la figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres termes par unité de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...).
R2. Il est important d'être attentif au plus haut point sachant à ce qui va suivre car certaines des résultats que nous obtiendrons ici seront réutilisés dans le chapitre de Relativité Générale pour comprendre le tenseur d'énergie-impulsion!!
Nous pouvons, comme nous l'avons représenté ci-dessus, décomposer et translater l'ensemble des forces auxquelles est soumis le parallélépipède aux centres des faces de ce dernier. Nous représentons bien évidemment chacune des contraintes sur chacune des faces comme la somme des contraintes normales et tangentielles telles que nous l'avions fait pour l'étude des solides sous contrainte (selon les trois axes toujours, d'où la somme de trois composantes!).R2. Il est important d'être attentif au plus haut point sachant à ce qui va suivre car certaines des résultats que nous obtiendrons ici seront réutilisés dans le chapitre de Relativité Générale pour comprendre le tenseur d'énergie-impulsion!!
Au total, nous nous retrouvons avec 18 composantes de contraintes normales et tangentielles:
Si nous effectuons la somme des moments de forces par rapport aux centres de gravité pour chaque axe de symétrie du parallélépipède (XX',YY',ZZ') il est évident que sur les 12 composantes tangentielles, 6 suffisent pour décrire l'ensemble du système.
Ainsi pour le plan XOY passant par le centre de gravité nous avons:
Ainsi, par souci de simplification d'écriture, nous poserons (il est plus conforme de faire les développements avec des indices en minuscules):
(34.157)
Remarque: Il est important d'observer à nouveau que les composantes des tous les vecteurs visibles sur la figure ci-dessus sont exprimés en newton par unité de surface, soit en d'autres termes par unité de pression (qui est l'unité de la contrainte pour rappel...).
Pour connaître l'aire des faces OAC, OBC, OAB , nous multiplions la surface ABC (notée ci-après: S) par le cosinus de l'angle que forment les vecteurs Effectivement, soit les surfaces:
(34.159)
Remarque: Nous pouvons facilement connaître les valeurs des
à l'aide de l'analyse vectorielle. Effectivement, le plan ABC étant d'équation:
(34.167) en simplifiant par
:
(34.168) Le vecteur normal au plan étant bien:
(34.169) pour connaître les cosinus de l'angle du vecteur normal avec les
, il suffit d'assimiler ces derniers au vecteurs de base
tel que (trigonométrie élémentaire):
(34.170) et en procédant de même pour tous les autres
.
L'équilibre des forces nous donne: Nous voyons apparaître une grandeur mathématique
Pour étudier les déformations d'un milieu continu tel qu'un fluide, nous considèrerons d'abord le cas de très faibles déformations. Les petits déplacements
Soit un segment linéaire OP situé dans un solide avant déformation. Dans un référentiel OXYZ, nous noterons
Pendant la déformation, la ligne OP devient O'P' tel que représenté ci-dessous:
(34.177)
Les coordonnées des points O' et P' sont alors :
Nous pouvons alors écrire:
Soit le cas où la ligne L coïncide avec l'axe OX, nous avons
Pour l'interprétation des termes
(34.197)
- La composante du déplacement de R' est calculée comme suit:
En toute généralité comme
Nous procéderons de la même façon pour les autres termes, d'où :
(34.202)
(34.209)
En considérant également les déformations par unité de temps pour les contraintes normales (nous y reviendrons en détail un peu plus loin), nous avons alors le système d'équations:
Nous posons maintenant la somme des contraintes dynamiques sous une forme générale que nous allons justifier:
Il nous reste à présent, à déterminer le coefficient
Nous avons vu que pour un solide, nous avions:
Pour
(34.230)
(34.238)
-
-
-
et qui peut s'écrire sous forme condensée:
avec:
(34.243)
En reprenant la première équation de Navier-Stokes et en la développant, il vient :
(34.244)
Remarque: Nous trouvons également parfois dans la littérature, une équation contenant une seconde viscosité
, alors que
se manifeste rigoureusement que lors du cisaillement pur selon nos hypothèses,
apparaît lors d'une compression omnidirectionnelle s'accompagnant d'une variation de densité.
L'équation précédente s'écrit alors :FLUIDE INCOMPRESSIBLE
Dans un fluide incompressible, nous avons par définitionC'est équation est appelée "équation d'Euler de 1ère forme" ou encore "équation locale du bilan de conservation de la quantité de mouvement". Nous réutiliserons cette relation dans le cadre de notre études des ondes de gravité (vagues) dans le chapitre de Génie Météo et Marin.
Il existe une deuxième forme de l'équation d'Euler dans le cadre d'un fluide incompressible et à viscosité négligeable que nous allons de suite déterminer (souvent utilisée dans l'industrie) :
Si
(34.262)
Remarque: La composante en x de la dérivée particulaire est donc (nous retrouverons cela dans le chapitre de Génie Marin Et Météo!) :
(34.267) ce que les spécialistes du domaine notent de manière générale pour toute composante :
(34.268)
L'équation d'Euler de 1ère forme:Bien que les deux équations d'Euler soient très importantes, il en existe une forme variée très utile en météorologie que nous allons de suite déterminer.
Nous nous basons toujours sur l'écoulement d'un fluide incompressible et non visqueux, mais dont les forces de volume dérivent cette fois-ci d'un potentiel
Dans ce cas, nous recourons à l'équation d'Euler sous sa 1ère forme:
(34.294)
Si l'écoulement s'effectue à vitesse constante
FLUIDE COMPRESSIBLE
Dans ce casFLUIDE STATIQUE
Dans le cas statiqueRemarque: Les viscosités disparaissent. La statique des fluides est la même pour les fluides visqueux ou non visqueux.
NOMBRE DE REYNOLDS
Considérons d'abord, pour simplifier, le cas incompressible. L'équation de continuité, ou de conservation de la masse, (cf. chapitre de Thermodynamique) s'écrit alors:Le terme
La viscosité dynamique est donc un terme inversement proportionnel à la valeur du nombre de Reynolds.
APPROXIMATION DE BOUSSINESQ
Soit la relation déjà démontrée précédemment:Nous négligeons également les frottements sur les bords et donc la viscosité en supposant que l'effet des turbulences devient vite prépondérant sur la valeur du frottement.
Donc nous avons le système d'équations:
LOI DE STOKES
La complexité de l'hydrodynamique est un terrain tout désigné pour l'application de l'analyse dimensionnelle dont nous avons parlé au tout début de notre étude de la mécanique analytique. L'exemple analysé ici montre clairement les possibilités, mais aussi les limites de la méthode.Nous envisageons un solide de forme quelconque plongé dans un fluide incompressible animé d'une vitesse uniforme à grande distance (le problème est équivalent à celui d'un solide qui se déplace à vitesse constante dans un fluide au repos). Nous cherchons à exprimer la force F qu'exerce le fluide sur l'obstacle, supposée immobile (et notamment dépourvu de tout mouvement de rotation).
La solution analytique est trop complexe pour perdre son temps à résoudre ce genre de problème pratique. Il convient de recourir à l'analyse dimensionnelle.
Les paramètres pertinents sont dans notre étude:
- L la dimension linéaire de l'obstacle
- v la vitesse du fluide à grande distance
-
-
Comme il se doit, tous ces paramètres sont des constantes, bien que la vitesse varie en direction et en norme au voisinage de l'obstacle: à grande distance, elle es uniforme et sa valeur v est bien un paramètre pertinent.
Nous pourrions nous demander si la pression ne devrait pas compter au nombre de ces paramètres. Ce n'est pas le cas. La pression est conditionnée par la valeur de la vitesse et par celles des paramètres constants comme nous l'avons voyons dans le théorème de Bernoulli. Inutile donc de rajouter un terme redondant.
Sans chercher l'unique combinaison sans dimension des quatre premières, nous appliquons la démarche systématique. Nous voulons déterminer A, B, C, D, tels que:
Les limites de la méthode analytique dimensionnelle (et même analytique tout court…) apparaît lorsque l'on confronte ce modèle à l'expérience (évidemment nous pourrions faire des modèles numériques de l'équation de Navier-Stokes-Reynolds pour l'ordinateur et ainsi l'honneur serait sauf):
(34.352)
La courbe à deux caractéristiques remarquables:
1. Elle a été obtenue en modifiant de manière indépendante les valeurs des quatre paramètres. Nous constatons que C ne dépend que du seul nombre sans dimension
2. Il est vain d'espérer trouver une fonction analytique simple qui reproduise la courbe expérimentale. Il faut donc aller voir de plus près les divers régimes correspondants à cette courbe complexe.
La figure ci-dessous schématise l'écoulement d'un fluide visqueux autour d'un cylindre pour différentes valeurs du nombre de Reynolds:
(34.353)
Nous avons donc:
Dans le régime décrit par (b), deux tourbillons s'installent symétriquement derrière le cylindre. Quand
PRESSION HYDROSTATIQUE
Nous avons précédemment démontré sans mal que:POUSSÉE D'ARCHIMÈDE
La poussée d'Archimède, phénomène mondialement connu..., est souvent rebelle à l'intuition première. Au fait, nous avons trop tendance dans les écoles à poser la poussée d'Archimède comme un "principe" et ce à tort puisqu'une simple analyse mathématique suffit à la démontrer .Si nous isolons une portion
Chaque élément de surface dS subit donc une force:
La condition d'équilibre impose donc que:
Si nous remplaçons le fluide contenu dans le volume par un objet fluide ou solide quelconque mais qui occupe le même volume, la poussée d'Archimède n'est pas modifiée. A cause de la relation
Dans le cas où la direction et l'intensité dans le temps de
Considérons un cylindre de volume V plongé dans un liquide à la verticale. Les composant horizontales des forces de pression s'annulent mais la composante verticale au somment du cylindre
Il convient de sa rappeler que la poussée d'archimède est une force qui s'applique à des fluides et donc aussi à des gaz. C'est ainsi grâce à la poussée d'Archimède qu'une montgolfière ou un dirigeable peuvent s'élever dans les airs (dans les deux cas, un gaz de masse volumique plus faible que l'air est utilisé, que ce soit de l'air chauffé ou de l'hélium).
Il est aussi amusant, après démonstration de la loi des gaz parfaits (voir plus loin), de déterminer la pression que devrait avoir notre atmosphère pour avoir la même densité que l'eau et qu'un humain puisse ensuite flotter dans l'air...
VITESSE DU SON DANS UN LIQUIDE
Intéressons nous un petit moment au calcul de la vitesse du son dans un liquide. Nous avons démontré dans le cas de notre étude des ondes sonores longitudinales du chapitre de Musique mathématique que:Nous avons alors par exemple pour l'eau:
GAZ
Les solides ont une forme bien définie et sont difficiles à comprimer. Les liquides peuvent s'écouler librement et leur écoulement est limité par des surfaces autoformées. Les gaz se dilatent librement pour occuper le volume du récipient qui les contient, et ont une densité environ mille fois inférieure à celle des liquides et des solides. Ils conduisent peu la chaleur et l'électricité, sauf si nous les ionisons (formation d'un plasma). Les molécules d'un gaz neutre se déplacent suivant des trajectoires rectilignes qui changent de direction à chaque collision avec une autre molécule. Contrairement aux solides et aux liquides, les interactions entre molécules restent faibles. Les propriétés macroscopiques d'un gaz se déduisent donc directement des propriétés des molécules qui le composent (ou des atomes dans le cas d'un gaz monoatomique).TYPES DE GAZ
En théorie des gaz (nous parlons souvent de "théorie cinétique des gaz") nous considérons toujours deux types de gaz neutres:GAZ PARFAIT
Il s'agit d'un modèle dans lequel nous négligeons les interactions moléculaires du gaz, à l'exception des collisions, et dont le volume propre est négligeable devant le volume du récipient.Lorsqu'un gaz est à faible pression, les interactions entre ses molécules sont faibles. Ainsi, les propriétés d'un gaz réel à basse pression se rapprochent de celles d'un gaz parfait. Nous pouvons alors décrire le comportement du gaz par "l'équation d'état des gaz parfaits" que nous démontrons plus bas lors de notre étude du théorème du Viriel:
Cette équation montre que trivialement:
- A température T constante (système "isotherme"), le volume d'une quantité fixée de gaz est inversement proportionnel à sa pression. C'est la "loi de Boyle-Mariotte":
(34.2)
(34.3)
- A volume V constant (système "isochore"), la pression d'une quantité fixée de gaz est proportionnelle à sa température absolue. C'est la "loi de Charles":
(34.4)
GAZ RÉEL
L'équation d'état des gaz parfaits est approximative. Par exemple, un gaz parfait ne pourrait ni se liquéfier ni se solidifier, quels que soient le refroidissement et la compression auxquels il est soumis. Les gaz réels, surtout dans des conditions de pression et de température proches de la transition à l'état liquide, peuvent présenter des écarts considérables avec la loi des gaz parfaits!Il faut donc l'adapter aux cas réels. L'équation d'état de Van der Waals est particulièrement utile et bien connue peut être obtenu de manière qualitative une fois l'équation des gaz parfaits démontrée et est alors donnée par (voir plus bas comment nous l'obtenons):
L'équation de Van der Waals peut également être interprétée au niveau microscopique. Les molécules interagissent les unes avec les autres. Cette interaction est fortement répulsive pour les molécules proches les unes des autres, devient légèrement attractive pour un éloignement moyen et disparaît lorsque l'éloignement est important. À pression élevée, la loi des gaz parfaits doit être rectifiée pour prendre en compte les forces attractives ou répulsives.
THÉORÈME DU VIRIEL
Nus allons ici aborder une étude des gaz parfaits via une méthode particulière. Elle permet d'obtenir un résultat intéressant et particulièrement pour l'astrophysique (cf. chapitre d'Astrophysique). Le théorème du Viriel permet également d'obtenir d'autres résultats très intéressants mais qui pédagogiquement sont un peu difficiles d'accès. Le lecteur qui serait intéressé à cette deuxième partie de résultats pourra directement se reporter un peu plus loin où les concepts de pression et de température cinétique sont traités.Par définition, "l'expression du Viriel"
Démonstration:
Soit la relation mathématique:
Si le système est en équilibre, les quantités macroscopiques qui la caractérisent ne sont pas dépendantes du temps. Nous en concluons alors que la somme de n'importe quelle quantité attachée à n'importe quel point matériel du système est en fait une quantité dudit système.
Ainsi,
Il est possible de retrouver l'expression du Viriel à partir d'un système de particules (nuage en accrétion). Strictement, l'équilibre n'existe pas dans un tel cas. Néanmoins, nous pouvons admettre que si la contraction gravitationnelle est suffisamment lente alors ses différentes phases peuvent êtres considérées comme une succession d'états d'équilibre.
Dans le cas d'une force centrale et dérivant d'un potentiel, nous pouvons écrire:
Dans un système gazeux, l'énergie potentielle peut s'écrire comme la somme de l'énergie des forces agissant de l'extérieur plus celle qui sont interne même au gaz. Tel que:
Considérons maintenant un gaz contenu dans un récipient. Ses molécules ne sont sujettes à des forces extérieures que lorsqu'elles heurtent une paroi et nous imaginons qu'en moyenne cette force est perpendiculaire à la paroi (chocs élastiques).
(34.31)
Pour les autres faces (BCFE par exemple) nous avons
La relation antéprécédente, appelée "théorème d'équipartition de l'énergie", est importante car elle permet:
1. Une interprétation microscopique de température T et de déterminer l'énergie interne d'un gaz parfait monoatomique (et par extension d'autres gaz avec des degrés de libertés autres).
2. De constater que le système de température en Celsius n'est pas adapté à la réalité physique. Effectivement, dans le système utilisant les Celsius, à 0 °C tout devrait être immobile (énergie cinétique nulle) or il est évident que ce n'est pas le cas pour toutes les substances. Donc il faut introduire une nouvelle température qui met en adéquation l'énergie cinétique mesurée et la température traditionnelle. Il s'agira de la "température absolue" mesurée en Kevlin [K] dont l'équivalence énergie cinétique/température mesurée est elle que le 0 °C correspond à 273.15 [K].
L'énergie interne est une contribution à l'énergie qui n'apparaît pas en mécanique classique. Du point de vue macroscopique, un récipient immobile qui contient un fluide ne possède pas d'énergie cinétique, alors que son énergie potentielle est constante. Nous pouvons l'ignorer en donnant la valeur zéro à cette constante.
Du point de vue microscopique, les choses changent cependant! Effectivement, les atomes ou molécules du fluide sont en mouvement et interagissent. Il faut leur associer une énergie (l'énergie interne) qui est la somme des contributions relatives à chaque atome.
Dès lors:
Si le gaz est parfait, il n'y a pas d'interactions entre les N molécules (par hypothèse) et alors nous avons "l'équation des gaz parfaits" suivante:
Si la température est constante, nous retrouvons la "loi de Boyle-Mariotte":
H1. Les molécules sont assimilées à des sphères dures dont le diamètre est négligeable devant la distance moyenne qui les sépare. C'est que ce que nous appelons "l'hypothèse structurale".
H2. A la limite, et c'est ce que nous avons retenu, si nous considérons les molécules comme ponctuelles, la possibilité d'interaction entre les particules s'annule. Les seules interactions qui subsistent seront les chocs sur les parois du récipient qui contient le gaz. Ces chocs sont parfaitement élastiques de sorte que nous puissions appliquer les lois de conservation de la quantité de mouvement de l'énergie cinétique. C'est ce que nous appelons "l'hypothèse interactive limite"
H3. Le gaz est étudié dans un état d'équilibre thermodynamique ce qui se traduit par l'homogénéité des variables intensives et extensives. C'est que ce que nous appelons "l'hypothèse du chaos moléculaire".
Dans un cas particulier, si les interactions dérivent d'un potentiel central:
Au fait, il faut bien prendre garde au fait que nous n'avons pas rigoureusement démontré l'équation des gaz parfaits. Effectivement, lorsque nous avions posé plus haut:
Cette approche de la cinétique des gaz est intéressant car utile en astrophysique. Cependant, ce n'est de loi pas la plus simple dans un cadre scolaire et pédagogiquement. Nous nous proposerons de revenir sur ces mêmes résultats via les concepts de pression et de température cinétique une fois l'équation de Van der Waals déterminée.
En 1875, le savant hollandais J.D. Van der Waals (1837-1923) essaya donc de remplacer l'équation des gaz parfaits par une relation qui tiendrait compte des forces intermoléculaires et de la taille des molécules. La première correction, et la plus évidente, à l'équation des gaz parfaits:
Pour tenir compte des forces intermoléculaires que nous avons négligées précédemment, nous pouvons tenter une approche approximative en sachant déjà que la force d'attraction de chaque molécule se fera sur N-1 molécules. Par conséquent, le numérateur de la force d'attraction contiendra (par la somme des tous les termes) trivialement si le gaz est isotrope et homogène un terme du type N(N-1) pour l'influence de toutes les molécules entre elles ce qui si N est très grand peut être approximé par
Nous savons également qu'au numérateur il y aura un terme de masse pour chaque particule. Si nous connaissons N/V alors il ne reste plus qu'à connaître la densité massique du gaz (mais ce n'est pas une variable extensive donc nous éviterons de la faire apparaître explicitement). Ainsi, le terme
En suivant ce raisonnement, Van der Waals ajouta au terme de droite de l'équation ci-dessus un terme négatif proportionnel à la quantité
L'équation de Van der Waals peut être mise sous forme d'un développement du type Viriel en utilisant un développement de Taylor (MacLaurin) :
PRESSION CINÉTIQUE
Recherchons le nombre de molécules d'un gaz parfait toutes supposées animées d'une vitesse égale v qui viennent frapper une surface S pendant une durée dt.Si le gaz étudié est dans un état d'équilibre thermodynamique, cela se traduira par l'homogénéité des variables intensives (hypothèse du chaos moléculaire).
Il s'ensuit que la densité des particules est constante :
Cela se traduit par l'équivalence entre les différentes directions. Il y a :
Donc pendant une durée dt, la surface S de la paroi est percutée par une partie des molécules contenues dans le volume
(34.58)
La particule de masse m qui arrive sur la paroi avec la vitesse
La variation de la quantité de mouvement de la particule est donc :
TEMPÉRATURE CINÉTIQUE
En remplaçantRemarque: Nous avions déjà fait mention de cette relation lors de notre présentation des constantes universelles dans le chapitre traitant des Principes de la mécanique.
L'expression de température cinétique prend alors la forme : Ainsi, l'énergie d'un gaz parfait se réduit à la somme des énergies cinétique des particules qui le constitue :
LIBRE PARCOURS MOYEN
Nous allons voir maintenant un cas d'études très intéressant des gaz qui permet de mettre au clair beaucoup d'incompréhensions dans la vie de tous les jours (fumée dans les restaurants, chaleurs près d'un radiateur, ...). Cependant les phénomènes sont en réalité plus complexes il faut aussi prendre en compte la diffusion, la convection, etc.Considérons une molécule, qui se déplace à la vitesse moyenne
(34.82)
1. La vitesse relative des molécules est
2. La vitesse relative est nulle
3. La vitesse relative vaut (Pythagore)
Les deux premiers cas sont quand même un peu extrêmes... Le troisième sera considéré comme représentant une moyenne et peut servir de nouvelle base au calcul précédent.
Ainsi, en utilisant la vitesse relative du dernier scénario, le nombre de chocs pendant l'unité de temps devient :
En utilisant la relation de la vitesse moyenne la plus probable dans le cadre de l'hypothèse d'une distribution de Maxwell des vitesses (cf. chapitre de Mécanique Statistique) nous avons:
A la température ambiante et pour un vide de
Les dimensions des récipients contenant les gaz étant toujours inférieures à cet ordre de grandeur, il apparaît que lorsque le vide est réalisé dans une enceinte, les chocs intermoléculaires sont négligeables vis à vis des chocs molécules-parois.
PLASMAS
Nous définissons le "plasma" comme un état de la matière dans lequel certaines liaisons électroniques ont été rompues, provoquant l'apparition d'électrons libres, chargés négativement et d'ions, chargés positivement. Les gaz faiblement ionisés appelés "plasmas" par abus de langage, possèdent les mêmes propriétés mécaniques (écoulements, ondes acoustiques, etc.) que les gaz neutres, en revanche leurs propriétés électromagnétiques (conductivité électrique, indice de réfraction) en diffèrent par suite de la présence d'électrons libres en leur sein.Remarque: Le plasma est aussi nommé "quatrième état de la matière" (après les états solide, liquide et gazeux et avant le cinquième état de la matière : le condensat de Bose-Einstein).
Dans leur état normal, les gaz sont des isolants électriques. Cela tient au fait qu'ils ne contiennent pas de particules chargées libres, mais seulement des molécules neutres. Cependant, si nous leur appliquons des champs électriques assez intenses, ils deviennent conducteurs. Les phénomènes complexes qui se produisent alors portent le nom de décharges dans les gaz et sont dus à l'apparition d'électrons et d'ions libres.Le résultat d'une décharge dans un gaz est donc la production d'un gaz ionisé contenant par exemple
Le "degré d'ionisation" d'un gaz est défini par le rapport:
La deuxième grandeur fondamentale est la température. Lorsqu'on chauffe un gaz à une température T suffisamment élevée ( de l'ordre de
Si le gaz est en équilibre thermodynamique, l'ionisation par collision est contrebalancée par des processus de recombinaison entre électrons et ions et il en résulte que les trois variables
A des températures plus élevées, les atomes du gaz peuvent d'ailleurs s'ioniser plusieurs fois. Dans de nombreux cas, l'ionisation est due à un champ électrique extérieur, et le gaz n'est pas en équilibre thermodynamique. Il atteindra souvent un état stationnaire qu'on pourra caractériser par les paramètres
Les trois températures ainsi introduites sont définies par la condition que
En conclusion il n'y a que deux grandeurs de base permettant de caractériser un plasma la densité et la température électronique. Nous allons maintenant nous pencher sur deux autres grandeurs importantes mais non fondamentales dans le sens où elles s'expriment à partir de la densité et de la température.
Si dans un plasma initialement neutre, nous produisons une perturbation locale sous la forme d'un excès de charge électrique positive ou négative, celui-ci va tendre à revenir vers l'état d'équilibre de neutralité. Cependant, nous pouvons voir facilement que la perturbation initiale engendre en général une oscillation pendulaire non amortie du plasma autour de son état d'équilibre. Considérons par exemple la situation représentée sur la figure ci-dessous.
(34.92)
Nous pouvons étudier quantitativement ce problème en posant les équations générales d'une oscillation de charge électronique et moyennant les hypothèses simplificatrices suivantes :
H1. Les ions sont supposés immobiles étant donné qu'ils sont beaucoup plus lourds que les électrons, et leur densité uniforme égale à
H2. L'agitation thermique est négligeable
H3. Les collisions sont négligeables
H4. Les oscillations sont de faible amplitude
H5. Il n'y a pas de champ électrique ou magnétique imposé par des sources extérieures
Maintenant, rappelons que nous avons démontré dans le chapitre d'Électrodynamique que (équation de conservation de la charge) :
(34.94)
Remarque: Un plasma est certes en théorie globalement neutre mais nous pouvons avoir en théorie localement un volume non neutre. C'est cette hypothèse qui nous permet de poser que la divergence du courant n'est pas nulle!
Rappelons maintenant la deuxième loi de Newton (cf. chapitre de Mécanique Classique):(1)
(2)
(34.99)
Mais nous avons d'autre part la loi de Gauss (cf. chapitre d'Électrodynamique) :(34.99)
En physique, la fréquence plasma est ainsi la fréquence caractéristique des ondes de plasma, c'est-à-dire des oscillations des charges électriques présentes dans les milieux conducteurs, comme le métal ou les plasmas. A l'image de l'onde électromagnétique qui, quantifiée, est décrite par des photons, cette onde de plasma est quantifiée en "plasmons".
Les oscillations des charges électriques peuvent être comprises grâce au raisonnement suivant : si les électrons d'une zone du plasma sont déplacés, alors les ions de cette zone, n'ayant que peu bougé du fait de leur masse importante, vont exercer sur ces électrons une force de Coulomb attractive. Ceux-ci vont donc revenir vers leur position initiale, et ainsi de suite...
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